Gérard Fromanger, peintre militant
A Orléans la galerie Le Garage propose une rétrospective consacrée au peintre Gérard Fromanger. Installé aujourd'hui entre Sienne en Italie et Paris, il fut notamment l'un des fondateurs de l'Atelier des Beaux-Arts de Mai 1968.
Le 15 mai 1968 est né l'atelier populaire de l'école des beaux arts de Paris. C'est ici que les étudiants en révolte imaginèrent et fabriquèrent quantité d'affiches qui ornèrent les murs de la capitale jusqu'au 27 juin suivant. Le local fut aménagé avec les moyens du bord, les élèves et artistes trouvèrent une vieille machine à lithographie sur laquelle furent imprimées les premières affiches. Un journal de grève fut également lancé. Les slogans étaient percutants, les graphismes simples. L'anonymat était de mise, érigé en règle : "Camarades créateurs : se mettre au service des travailleurs en lutte, c’est travailler sur des slogans acceptés par l’AG. Travailler sur sa petite idée personnelle, même juste, c’est rester dans le cadre étroit de la conception bourgeoise." Quand la production d'affiches augmenta, les étudiants changèrent de système de fabrication, et utilisèrent la sérigraphie au pochoir, qui devint emblématique de cette période. Les phrases inscrites et les dessins monochromes sont restés célèbres, symboles de l'espoir, du rêve, et du refus d'une société étriquée et conformiste : "La chienlit c'est lui", avec la silhouette de De Gaulle au dessus, "CRS SS", avec un agent à la tête de mort, "La lutte continue", avec des sihouettes d'ouvriers, "La police s'affiche aux Beaux-arts, les Beaux-arts s'affichent dans la rue", ou encore "La police vous parle tous les soirs à 20 h", avec un CRS devant un micro de l'ORTF...
"Redonnons la parole aux murs"
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