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Jean-Marc Bustamante revisite la Villa Medicis

L'artiste français Jean-Marc Bustamante revisite la Villa Medicis, siège de l'Académie de France à Rome, avec une sélection de ses œuvres, dont quatre tableaux spécialement conçus pour s'insérer dans la magnifique maison Renaissance qui surplombe Rome.
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
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Une toile de Jean-Marc Bustamante exposée en 2003 à la Biennale de Venise
 (AFP/GABRIEL BOUYS)

Sérigraphies sur plexiglas
"Quand Eric de Chassey (directeur de la Villa) m'a proposé de venir exposer ici, j'ai cherché non pas à 'décorer' le lieu, mais voir comment il pouvait m'aider", explique l'artiste.

Bustamante a été particulièrement sensible aux murs peints par Balthus - qui dirigea l'Académie de France au début des années 1960- dans le "Grand salon". Devant ses murs ocre, il a réalisé quatre grandes sérigraphies sur plexiglas, dont les tons pâles se confondent presque avec les badigeons de Balthus et les
fissures du mur que l'on aperçoit en transparence.

La façade la Villa Medicis, à Rome
 (AFP/MATTES René)

Eric de Chassey a demandé à Jean-Marc Bustamante, qui fit ses débuts comme assistant de William Klein et enseigne maintenant aux Beaux-Arts à Paris ainsi qu'à Munich, de se mettre en "résonnance avec un peintre de l'histoire", explique l'artiste. Ce dernier a choisi le peintre hollandais Pieter Saerendam (1597-1665)
spécialiste de l'architecture religieuse, qu'il "aime beaucoup depuis toujours".

Dans une petite salle, les intérieurs d'églises très austères de Saerendam côtoient les grandes photographies lumineuses de Bustamante : villas espagnoles un peu prétentieuses au jardin encore inachevé ou rondins de béton sur terrain vague.

Ambiance particulière
L'exposition balaie trente ans de travail de l'artiste. Des "trophées", formes découpées sur du métal, pièces de chantier travaillées de façon très sophistiquées, croix peinte d'anti-rouille orange, ou encore rideaux verts trop longs plaqués sur des parois. Les êtres humains sont présents dans une seule oeuvre : une inquiétante ronde d'enfants dans un espace vide et indéfini, en noir et blanc. "Une relation à l'espace très particulière", commente l'artiste.

Le vernissage de l'exposition samedi soir s'est également déroulé dans une atmosphère particulière. Rome était paralysée par la neige qui rendait les jardins de la Villa encore plus féériques qu'à l'accoutumée. D'autre part, l'institution a été victime ces derniers jours de vols et de vandalisme, créant le malaise parmi ses occupants. Devant le grand salon, la belle loggia est désormais ornée d'une statue sauvagement décapitée. "L'enquête suit son cours", a dit le directeur.

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