Jérôme Bosch : rétrospective d'un fascinant inspirateur des modernes
Pour célébrer le 500e anniversaire de la mort de Jérôme Bosch, Bois-le-Duc (Pays-Bas), sa ville natale, présente une exposition d’envergure au Noordbrabants Museum. Du "Jardin des délices" à "La nef des fous" en passant par "Saint Jérôme en prière" et le fameux triptyque du "Jugement dernier", la rétrospective rassemble 17 tableaux, 19 dessins et 7 panneaux issus de son atelier, prêtés par les plus grands musées du monde, soit les trois quarts de la production subsistante de Jérôme Bosch.
Obsédé par le péché et le vice, l'univers de Jérôme Bosch est à la fois terrifiant et enchanteur. Ces bizarreries ont largement inspiré les surréalistes et résonnent aujourd'hui encore dans la production BD.
L'artiste est disparu il y a tout juste cinq siècles. Alors pourquoi son œuvre a-t-elle traversé le temps sans prendre une ride ? Réponse dans "le choix du 20h" de France 2.
Reportage : Y. Relat / V.Vermont-Gaud, B. De St Jore
Le retour du minutieux peintre néerlandais dans sa ville natale
Jérôme Bosch, de son vrai nom Joeren van Acken, serait né vers 1450 au coeur des Pays-Bas à Bois-Le-Duc. Aujourd'hui, presque toute son œuvre y fait son grand retour. Une vingtaine de grands tableaux comme le triptyque du "Jugement dernier" : 1m60 de large pour plus d'un mètre de haut. Le rouge de l'enfer, le bleu du ciel, ce qui saute aux yeux dans toutes les peintures de Bosch, c'est l'explosion des couleurs, des lumières et aussi la minutie des détails.
Un monde terrifiant et féerique
Un monstre au casque menaçant, des hommes cernés d'oiseaux gigantesques, deux oreilles séparées par un couteau : bienvenue dans l’enfer de Jérôme Bosch, le peintre le plus énigmatique et mystérieux du 15e siècle. On pourrait y voir de la bande dessinée à la manière de Moebius ou du dessin animé produit par Tim Burton, et pourtant toutes ces images sont extraites d'une même œuvre très ancienne : "Le jardin des délices" (conservé au musée du Prado de Madrid).La religion ominprésente
A la fois réaliste et imaginaire, l'univers maléfique hante toute l'oeuvre de Bosch. Avec ses démons de l'enfer, il cherche à terrifier le spectateur et à le mettre en garde contre la corruption et le péché.L’artiste était très pieux, membre de la confrérie de Notre-Dame, et très concerné par les messages moraux et religieux de son temps. Ses tableaux rappellent souvent l’homme face à ses choix de désir ou de la rédemption par le Christ. Les personnages monstrueux de Bosch s’inscrivent comme une menace, une mise en garde pour inciter les croyants à faire le bien. A l'image de son "Chariot de foin" peuplé d'innombrables créatures hybrides qui symbolisent la cupidité et la convoitise.
Terrifiant et inspirateur des surréalistes
Avec des démons de l'enfer, Jérôme Bosch cherche à terrifier le spectateur. Ses symboles de poisson à forme humaine ou homme à tête de lion ont inspiré les plus grands noms de la peinture comme Magritte, Dali ou encore Miro.
500 ans après sa mort, Jérôme Bosch n'a pas fini de surprendre et d'intriguer le visiteur.
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