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Judy Chicago : les débuts d'une grande artiste féministe à la Villa Arson à Nice

Artiste engagée, icône féministe, si Judy Chicago reste méconnue du grand public, elle est l'un des grands noms de l'art contemporain mondial. Un parcours débuté dans le Los Angeles des années 60, que met en lumière la Villa Arson à Nice. L'exposition, "Los Angeles, les années cool", est à découvrir jusqu'au 4 novembre.
Article rédigé par Marie Pujolas
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
"Los Angeles, les années cool", vue de l'exposition, avec Judy Chicago, Evening Fan from Fresno Fans series, 1971, Laque acrylique vaporisée sur de l’acrylique, 152,4 x 304,8 cm.
Courtesy de l’artiste et Salon 94, New York. ADAGP 2018
 (François Fernandez / Villa Arson Nice)

Art minimaliste, début du pop art, travail des couleurs et des matériaux, Judy Chicago est inclassable. Mais le travail de ses débuts est profondément ancré dans l'atmosphère californienne des années 60. A l'époque, une esthétique nommée "cool school" fait son apparition, et sera une sorte de matrice pour de nombreux mouvements et autres expérimentations. C'est cette histoire et la naissance de l'une des plus grandes activistes féministes du monde de l'art contemporain que raconte la Villa Arson avec cette exposition "Los Angeles, les années cool / Judy Chicago". 

Reportage : France 3 Côte d'Azur : V. Le Roux  / R. De Silvestro / K. Schmid

En marge de l'exposition présentée à la Villa Arson, parait en France pour la première fois l'autobiographique de Judy Chicago, publiée en 1975 aux Etats-Unis. "Through the Flower - mon combat d'artiste femme", (Ed. Les presses du réel) raconte le parcours de Judy Cohen, née en 1939 et devenue Judy Chicago pour s'affranchir des patronymes et du patriarcat. C'est surtout un livre pour la reconnaissance et l'émancipation des femmes. Ainsi qu'elle l'explique, "J’ai été encouragée à l’écrire par l’auteure et diariste Anaïs Nin, qui a été mon mentor au début des années 1970. Lorsque j’ai écrit cette autobiographie, je l’ai pensée comme un genre de guide d’introduction pour les jeunes femmes artistes, susceptible de les aider dans leur développement. En retraçant mon propre combat, j’espérais leur épargner l’inexorable tourment de "réinventer l’eau chaude", car mes études sur l’histoire des femmes m’ont appris que c’est ce que font les femmes, toujours et encore(...), une conséquence du fait que nous continuons d’apprendre l’histoire de l’art et l’histoire tout court, sous un angle de vision masculin, intégrant trop peu les réussites de personnalités féminines". 
Judy Chicago, Bigamy Hood, 1965-2011 [Le capot de la bigamie], Laque automobile vaporisée sur un capot de voiture, 109 x 109 x 71,1 cm.
Courtesy de l’artiste et Salon 94, New York. ADAGP 2018
 (François Fernandez / Villa Arson Nice)

Judy et la "cool school"

Auteure dans les années 70 de "The Dinner Party", son oeuvre la plus connue et résolument féministe, la genèse de sa vie d'artiste est à découvrir dans le Los Angeles des années 60 à l'époque de la "cool school". Pour que l'exposition, qui se concentre sur cette partie de la carrière de Judy Chicago, soit compréhensible pour le plus grand nombre, la Villa Arson propose des visites guidées pour mieux appréhender le parcours et la philospohie de l'artiste "C'est une manière d'aider les gens à franchir le premier pas dans une exposition. D'aller contre les appréhensions, les à prioris et les complexes que les gens peuvent avoir face à l'art contemporain, qui peut parfois faire peur" explique Michel Maunier, chargé de communication à la Villa Arson. 
Rearrangeable Rainbow Blocks, 1965 Laque automobile sur aluminium, 12 éléments,
6 éléments : 30,5 x 30,5 x 121,9 cm et 6 éléments : 61 x 61 x 30,5 cm.
Courtesy de l’artiste et Salon 94, New York. ADAGP 2018
 (François Fernandez / Villa Arson Nice)

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