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"Kintsugi, reflets de femmes" : une exposition à la Cour d'appel de Paris rend hommage aux femmes victimes de violences

Jusqu'au 28 mars, la Cour d'appel de Paris (dans la galerie de la Sainte Chapelle) veut sensibiliser sur le sujet des violences faites aux femmes au travers d'une exposition poignante.
Article rédigé par Marianne Leroux
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 2min
L'exposition "Reflets de femmes" à la Cour d'appel de Paris. (MARIANNE LEROUX)

A l'occasion de la journée internationale des droits des femmes et de l'hommage national à Gisèle Halimi, la Cour d'appel de Paris expose à partir d'aujourd'hui, 8 mars, le travail de Laetitia Lesaffre, plasticienne et photographe, pour sensibiliser le grand public sur le sujet des violences faites aux femmes. Un lieu symbolique où se mélange justice et résilience des victimes. Kintsugi, reflets de femmes a déjà été exposée dans certains tribunaux comme ceux de Versailles, Pontoise et Evry. 

Ces femmes photographiées par Laetitia Lesaffre sont réalisatrices, étudiantes, juristes, romancières, comédiennes, journalistes, présidentes d'association et elles ont toutes subies des violences : viol, inceste, harcèlement, excision, violences conjugales. Toutes ont des blessures qu'elles tentent de réparer au fil du temps. Cette série photographique exprime la reconstruction, la force, le courage et la résilience de ces femmes victimes de violences sexuelles. 

Œuvres en céramique de Laetitia Lesaffre. (MARIANNE LEROUX)

L'art du Kintsugi : panser les blessures

L'artiste a photographié ses sujets en reflet de tableaux laqués. Ces photos ont été imprimées sur du papier japonais ou de la céramique, puis déchirées ou cassées pour les réassembler et les réparer avec la technique du Kintsugi. Un procédé qui consiste à recouvrir les cassures d'une œuvre d'art par de la laque et de les souligner avec de la véritable poudre d'or.  

Le Kintsugi, art ancestral datant du XVe siècle, vient du japonais Kin (or) et Tsugi (jointure) et signifie donc littéralement : jointure à l'or. L'objet cassé est alors honoré par cette nouvelle vie et devient paradoxalement plus beau et résistant. Une belle métaphore pour ces femmes mises à l'honneur dans l'exposition : "Ce processus de réparation symbolique pense et panse les blessures. En soulignant leurs lignes de failles par le Kintsugi, je sublime leurs lignes de force. En sororité" confie Laetitia Lesaffre. 

Oeuvres en céramique de Laetitia Lesaffre. (MARIANNE LEROUX)

La grande créativité de Laetitia Lesaffre, ses photographies dans un tribunal, lieu hautement symbolique, aident ces femmes à se reconstruire, à retrouver confiance en elles. Une vraie thérapie, même si certaines dénoncent une justice encore trop sourde et lente face aux victimes de violences sexuelles. 

Exposition "Kintsugi, reflets de femmes" de Laetitia Lesaffre jusqu'au 28 mars dans la galerie de la Sainte Chapelle de la Cour d'appel de Paris. 

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