L'Algérie des années 30 dans l'objectif de Germaine Tillion l’ethnologue à la médiathèque d'Orléans
On connait surtout son passé de résistante, déportée à Ravensbruck. On connait moins son métier d'ethnologue. En 1935, à 28 ans, Germaine Tillion part en mission pour plusieurs années en Algérie dans l'Aurès. Elle y apprend le berbère, parcourt la région à cheval, porte des pantalons et surtout prend des photos.
Les clichés exposés à la médiathèque d'Orléans donnent à voir une sociéte traditionnelle encore préservée. "Germaine Tillion travaillait avec un Rolleiflex, un appareil qu'on a devant soi sur le ventre, et elle faisait des photos carrées", explique le journaliste Gérard Poitou. "Ce format correspondait à une démarche scientifique. Ce que je trouve extraordinaire dans ces photos c'est qu'elle est capable au travers d'une démarche assez peu artistique, de remettre de l'émotion humaine."
Liens étroits avec l'Algérie
Ses missions dans l'Aurès dureront jusqu'en 1940. Un parcours plutôt osé pour une femme d'une trentaine d'années qui n'a pas peur de voyager seule dans un pays d'hommes. "C'était une femme forte" raconte admirative Thérèse de la Fournière. Elle est membre de l'association Germaine Tillion, chargée de protéger et de mettre en valeur l'oeuvre et les archives de l'ethnologue. "Je l'ai rencontrée à deux ou trois reprises, elle en imposait de prime abord. Elle était extrêmement décidée. On sentait qu'il y avait quelqu'un en face de soi. Elle observait beaucoup."Toute sa vie durant, Germaine Tillion aura eu un lien particulier avec l'Algérie. A partir de 1954, alors qu'éclate la guerre d'indépendance, elle luttera contre la misère et le terrorisme mais aussi contre la torture et les exécutions. A travers ses clichés, on devine l'immense compassion d'une femme pour ses semblables.
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