Cet article date de plus de sept ans.

L'art, parfois militant, des affichistes japonais

Le Japon est à l’honneur à Echirolles pour la nouvelle édition du Mois du graphisme. Parmi les huit expositions consacrées aux graphistes japonais contemporains, celle du musée Géo-Charles permet de découvrir jusqu'au 29 janvier les grands maîtres de l’affiche, un art dans lequel les créateurs de l'archipel excellent, faisant rimer tradition, modernité et parfois militantisme.
Article rédigé par Chrystel Chabert
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Une rétrospective consacrée aux grands maîtres japonais de l’affiche, depuis les années 50 jusqu’à nos jours. Ci-dessus : U.G. Sato, "Preserve the natural heritage" , affiche, 174 x 118 cm, 1998
 (France 3 Culturebox (capture vidéo))

Le Japon est un pays fascinant à bien des égards et notamment pour la richesse de son univers pictural et graphique, à la fois stylisé et raffiné et qui est au cœur de la biennale du Mois du graphisme à Echirolles.

Baptisé cette année "Made In Japan", ce rendez-vous des arts graphiques propose huit expositions dans l’agglomération grenobloise. Au musée Géo-Charles d’Echirolles, une rétrospective est ainsi consacrée aux grands maîtres japonais de l’affiche, depuis les années 50 jusqu’à nos jours.

Kazumasa Nagai - Ueno Zoo, affiche pour les jardins zoologiques de Ueno, 72,8 x 103,3 cm, 1993
 (Kazumasa Nagai )

Dans l'archipel, l'affiche est un art visuel qui puise sa richesse autant dans la tradition que dans la modernité. S'il s'est beaucoup développé dans les années 50 grâce à la publicité, il permet aujourd'hui de porter des messages plus militants notamment ceux qui plaident pour la protection d’une nature que les Japonais savent fragile.

Reportage : France 3 Alpes I. Colbrant / D. Semet / P. Maillard

Un art codifié mais ouvert aux influences

Si le graphisme japonais fascine autant, c’est peut-être parce qu’il a réussi à se nourrir à la fois des influences ancestrales (parfois très codifiées) de l'archipel  (la tradition de l’estampe, de la calligraphie) et de courants venus de l’étranger : le Constructivisme russe, le mouvement De Stijl néerlandais, le Bauhaus allemand et la culture américaine qui a baigné l’archipel au lendemain de la Seconde guerre mondiale.
Koichi Sato - Affiche pour la Tama Art University Doctoral Program Graduation Exhibition, graphisme Koichi Sato et Takehiko Muramatsu
 (Koichi Sato et Takehiko Muramatsu)

L’affiche y tient une place à part et plus largement la publicité. Pays dévasté et confronté à la nécessité de se reconstruire, le Japon a connu un essor incroyable avec des besoins immenses en terme de marketing, de logos, d’emballages...Autant de supports de communication visuelle qui ont favorisé dans les années 60 toute une génération de graphistes talentueux. Parmi eux, on peut citer Yusaku Kamekura, Kazumasa Nagai, Ikko Tanaka, Shigeo Fukuda, Tadanori Yokoo... Autant d’artistes (et bien d’autres) qui font partie de la rétrospective proposée jusqu’au 29 janvier au musée Géo-Charles.
U.G. Sato - Picasso Da Festa, 103 x 145,6 cm, 2009.
 (U.G. Sato )

Le Mois du graphisme 

Dans le cadre de ce Mois du graphisme, Echirolles accueille également  "I Love Japan. Graphisme & modernité", une exposition présentée jusqu'au 31 mars et qui a inauguré en novembre dernier le nouveau Centre du graphisme de la ville. Il s'agit d'un florilège de travaux de très nombreux graphistes japonais contemporains : packagings, des livres, des magazines, des affiches mais aussi des mangas, des aménagements de magasins. Cette exposition est accompagnée de la présentation, par le texte et l’image, des différents aspects du Japon contemporain : géographique, climatique, économique, sociologique, artistique, culturel et culinaire.
Mitsuo Katsui - Letters and Love, affiche pour Morisawa & Company Ltd
 (Mitsuo Katsui )

Cinq autres expositions sont visibles à Echirolles, Grenoble, Varces et Seyssins jusqu'au 29 janvier :

"Magazines in Tokyo " aux Moulins de Villancourt à Échirolles  

"Life" de Kazumasa Nagai au Musée Dauphinois à Grenoble  

"Human Rights" au Centre Socioculturel Émile Romanet Espace Charles de Gaulle à Varces

"20/20. Les étudiants fêtent le graphisme"  à La Rampe à Échirolles 

"Yuko Araki : femme graphiste au Japon" au Centre culturel Montrigaud à Seyssins jusqu'au 28 janvier

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.