L'artiste Abraham Poincheval sillonne les routes de Bretagne... en armure
Le long de la D97 en direction de Carnoët, l'artiste de 45 ans ne passe pas inaperçu. Les automobilistes ralentissent en le voyant passer. Sur leur visage, on devine leur regard médusé et leur sourire amusé. S'ils klaxonnent, le chevalier leur lance un salut de la main. "Les gens sont sidérés. Pour eux, c'est de l'ordre du mirage, de l'apparition. Je suis un fantôme qui arpente les routes."
Une carcasse de 30 kilos
Ce vacarme dans la campagne rappelle aussi combien la carcasse métallique est lourde, près de 30 kg. Pas facile de marcher avec un tel ,poids, sous un soleil de plomb. "Je cuis là-dedans. Je vais me mettre à l'ombre". Assis dans l'herbe, le Marseillais boit un peu d'eau et décide de repartir. Pour ce périple, l'artiste repousse ses limites physiques. "C'est toujours un sport pour moi de me redresser. Je donne beaucoup de moi. Avant cette aventure, j'aurais peut-être dû faire un entraînement physique", sourit-il.
Pas de cheval mais un portable
Tel un chevalier errant ayant perdu son cheval, il parcourt forêts et champs. Lorsqu'il prend la pause près des éoliennes ou des poteaux électriques, l'image paraît surréaliste. "Je laisse place à l'imprévu. C'est ce qui est beau et émouvant dans ce voyage. Je suis un chevalier sans cheval qui avance vers l'océan", raconte-t-il comme une poésie. Si le chevalier est preux, il n'est pas solitaire. Son fidèle acolyte, Matthieu Verdeil, l'accompagne, chevauchant un vélo. Ce réalisateur capte chaque instant du périple dans l'optique d'en faire un film. "Je filme aussi tous les moments de rencontre avec la population", explique-t-il, la caméra à la main.
Un chevalier habitué aux défis
Il a déjà passé une semaine dans une statue d'homme-lion dans le parc du musée d'Aurignac (juin 2018), huit jours dans un trou sous une pierre d'une tonne (2017) et deux semaines à l'intérieur d'un ours naturalisé (2015). Il a aussi vécu une semaine sur une plateforme à 20 mètres au-dessus du sol devant la gare de Lyon, à Paris (2016), "enfermé dans le vide". Il a traversé les Alpes-de-Haute-Provence en poussant un cylindre de 70 kg, qui était à la fois un abri et un appareil photo (2011). Enfin, il a habité à bord d'une bouteille géante (6 mètres de long) en remontant le Rhône (2015).
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