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L'église et les audaces érotiques en terre bretonne
Introvertis, pudibonds. Certains clichés qui collent aux Bretons ont la vie dure. Et pourtant, le patrimoine religieux de la Bretagne regorge de représentations sexuelles plus ou moins cachées. Bernard Rio les a débusquées et rassemblées dans un livre au titre évocateur : "Le cul bénit liaisons sacrées et passions profanes". Suite de la série réalisée par France 3 Bretagne sur ce thème.
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Accrochez-vous bien car ce qui suit va certainement vous amener à regarder certains monuments du patrimoine breton d'un autre oeil.
Des scènes qui remontent... à la préhistoire, au néolithique, sur les dolmens décorés de seins et de sexes dressés en menhirs puis à la période gauloise, celtique, gothique et jusqu'au XVIIIe siècle". Et là qu'a découvert Bernard Rio ? Des représentations inscrites dans la pierre comme pour l'éternité de "fellations, coïts, sodomie" et, précise-t-il, "des scènes encore plus grivoises (sic) comme le lèche-cul, le pète-en-gueule, le souffle-à-cul. Bref une sorte de Kamasutra breton !".
L'historien n'y voit pas "le péché qu'il ne faudrait pas commettre mais des scènes pour montrer la vie telle qu'elle est, avec les rites de fertilité et de fécondité pratiqués en Bretagne". Ce n'est pas une particularité bretonne prévient Bernard Rio car ces scènes sont présentes dans toute l'Europe du Sud y compris en Espagne et en Irlande pays très catholiques. Ce qui fait la spécificité bretonne c'est la mutliplication de ces scènes avec l'idée que la nature est sacrée et que l'homme va adorer le côté sacré de cette nature féconde et fertile.
Reportage : Karine Cevaër, Christophe Rousseau, Ludovic Decarsin, Pascal Coulombier
La vague de puritanisme a conduit à la destruction de nombreuses sculptures, trop immorales. La chapelle de Saint-Laurent du Pouldour a même été détruite entièrement car les villageois venaient y pratiquer des rites de fécondité et différents jeux érotiques. Il reste néanmoins de nombreuses sculptures et autres représentations "osées" dans toute la Bretagne, comme cette sculpture en bois dans l'église du Croisty.
"Le cul bénit , Liaisons sacrées et passions profanes". Bernard Rio, novembre 2013, coop Breizh, 25€
Des scènes du "Kamasutra breton"
Bernard Rio est historien et, à ce titre, il a parcouru les chemins bretons et poussé bon nombre de portes d'églises et de ce fait a recensé "les scènes licencieuses que l'on trouve dans les chapelles en Bretagne, et aussi dans les monuments mégalithiques".Des scènes qui remontent... à la préhistoire, au néolithique, sur les dolmens décorés de seins et de sexes dressés en menhirs puis à la période gauloise, celtique, gothique et jusqu'au XVIIIe siècle". Et là qu'a découvert Bernard Rio ? Des représentations inscrites dans la pierre comme pour l'éternité de "fellations, coïts, sodomie" et, précise-t-il, "des scènes encore plus grivoises (sic) comme le lèche-cul, le pète-en-gueule, le souffle-à-cul. Bref une sorte de Kamasutra breton !".
L'historien n'y voit pas "le péché qu'il ne faudrait pas commettre mais des scènes pour montrer la vie telle qu'elle est, avec les rites de fertilité et de fécondité pratiqués en Bretagne". Ce n'est pas une particularité bretonne prévient Bernard Rio car ces scènes sont présentes dans toute l'Europe du Sud y compris en Espagne et en Irlande pays très catholiques. Ce qui fait la spécificité bretonne c'est la mutliplication de ces scènes avec l'idée que la nature est sacrée et que l'homme va adorer le côté sacré de cette nature féconde et fertile.
L'érotique devient scandaleux
La Bretagne n'échappera pas au tournant puritain du XIXe siècle, dans la foulée de la Révolution Française. Le clergé local qui était jusqu'alors plutôt tolérant va resserrer les vis et devenir répressif. "L'érotique va devenir scandaleux", "on va masquer les fesses, buriner les pénis" .Reportage : Karine Cevaër, Christophe Rousseau, Ludovic Decarsin, Pascal Coulombier
La vague de puritanisme a conduit à la destruction de nombreuses sculptures, trop immorales. La chapelle de Saint-Laurent du Pouldour a même été détruite entièrement car les villageois venaient y pratiquer des rites de fécondité et différents jeux érotiques. Il reste néanmoins de nombreuses sculptures et autres représentations "osées" dans toute la Bretagne, comme cette sculpture en bois dans l'église du Croisty.
"Le cul bénit , Liaisons sacrées et passions profanes". Bernard Rio, novembre 2013, coop Breizh, 25€
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