L'Etat va devoir restituer des œuvres de Renoir, Gauguin et Cézanne aux ayants droit du marchand d'art Ambroise Vollard
Le tribunal administratif de Paris a ordonné vendredi à l'Etat français la restitution aux ayants droit du marchand d'art Ambroise Vollard de deux tableaux et deux dessins de Gauguin, Renoir et Cézanne, disparus à la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Ces oeuvres, "Marine: Guernesey" (peinture) et "Le jugement de Paris" (dessin) de Pierre-Auguste Renoir, "Nature morte à la mandoline" (peinture) de Paul Gauguin et "Sous-bois" (dessin) de Paul Cézanne, avaient disparu dans des conditions troubles avec trois autres tableaux - "Roses dans un vase" et "Les grandes baigneuses" de Renoir et "Tête de vieillard" de Cézanne - pendant la Seconde Guerre mondiale, suite à la dispersion de la succession du marchand d'art, décédé en 1939.
Demande des ayants droit
Les deux experts mandatés pour cette succession auraient détourné les oeuvres avec la complicité d'un des frères du marchand afin de les vendre en Allemagne, pays où ils ont été retrouvés à la fin de la guerre, précise le tribunal.
Les ayants droit à la succession d'Ambroise Vollard avaient demandé à la direction des musées de France et au ministère des Affaires étrangères la restitution de ces sept oeuvres classées au répertoire MNR (musées nationaux récupération), créé pour assurer la garde d'oeuvres spoliées en France pendant la Seconde Guerre mondiale et retrouvées hors de France.
Suite à une procédure basée sur une jurisprudence complexe, l'Etat avait refusé la restitution de quatre d'entre elles en 2018, une décision dont les ayants droit avaient demandé l'annulation. Une fois confirmée la propriété des oeuvres en 2022 par le tribunal judiciaire de Paris et la cour de cassation, le tribunal administratif a jugé vendredi que l'Etat avait refusé "à tort" de les restituer à leurs propriétaires légitimes.
Cette décision peut encore faire l'objet d'un appel devant la cour administrative d'appel de Paris.
Lancez la conversation
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour commenter.