La femme pop art de Tom Wesselmann mise à nu à Monaco

Des seins, des mains, des bouches au milieu d’objets du quotidien. Des femmes nues, sans yeux, aux poses lascives dans un décor publicitaire. Au total, 25 œuvres de Tom Wesselmann sont exposées à la villa Paloma, au Nouveau Musée National de Monaco : des peintures, des dessins et des sculptures réalisés entre 1963 et 1993. L’occasion de découvrir l’un des grands noms du pop art.

Reportage : France 3 Côte d'Azur, O. Chartier-Delègue / D. Pardanaud / A. Chardon.

 

Tom Wesselmann a passé toute sa vie à se défendre de ne pas être un peintre de pin-up. Ces femmes, ce n’était pas des pin-up, c’était sa femme.

Cristiano Raimondi
Coordinateur scientifique de l’exposition

Tom Wesselmann dresse le portrait d’une femme, tout à tour entourée ou objet elle-même de consommation, dans une société d’après-guerre, marquée par l’abondance matérielle. Certaines de ses peintures proposent d’ailleurs des collages avec des bouches ou des roses découpées dans des affiches publicitaires récupérées dans le métro. La femme, telle que la voit Tom Wesselmann, est libérée de la pudeur, de la pudibonderie et du corset de l’époque victorienne. Il se plait donc à la peindre dans son plus simple appareil, aux moments de l’orgasme et de l’extase.

Tom Wesselmann est né le 23 février 1931 à Cincinnati, dans l’Ohio. En 1956, il obtient une licence en psychologie. Parallèlement, il dessine pour plusieurs journaux et magazines et s’inscrit à l’Art Academy de Cincinnati. Son diplôme en poche, il part pour New York et se consacre aux arts plastiques à la Cooper Union.

C’est avec sa série "Great American Nude" qu’il se fait remarquer pour la première fois sur la scène artistique, au début des années 1960, puis avec "Bedroom Paintings", entre 1969 et 1970. Des œuvres issues de ces deux séries font partie de l’exposition. En 1980, il crée ses premières sculptures en métal à l’aide de la découpe laser, dont il est l’un des pionniers. Tom Wesselmann est décédé en 2004 à New York.

J’essaye de faire en sorte que les couleurs s’animent et qu’elles vous sautent au visage. Je ne cherche pas l’harmonie, je crée la compétition. Les éléments entrent en compétition pour créer un ensemble cohérent.

Tom Wesselmann