Le Louvre-Lens accueille ses premières œuvres
Si certaines parties du musée sont toujours sous échafaudages, dans les salles de la future exposition temporaire consacrée à la Renaissance, déjà muséographiées, les premiers tableaux et sculptures ont fait leur entrée.
Caisses en bois marquées d'un "fragile" et d'un "tenir à sec", socles en marbre recouverts de plastique... Les manutentionnaires d'une société de transport d'oeuvres d'art s'activent pour le déballage et l'installation, sous le regard des régisseurs et de la commissaire de l'exposition.
Perceuse et mètre à la main, ils déposent au millimètre près des bustes de rois sur leur socle, à l'aide de palettes et de couvertures.
Celui de François Ier d'abord, un bronze de Vassé fondu au XVIIIe siècle d'après une oeuvre du XVIe du château de Fontainebleau, installé de trois quarts dans une salle qui lui sera consacrée et où sera bientôt installée la "Sainte-Anne" de Léonard de Vinci.
Une fissure à l'arrière de la statue, des projections de plâtre et de peinture sont notées par les régisseurs des oeuvres lors du constat d'état, réalisé avant le départ d'un tableau et d'une sculpture du musée prêteur et à son arrivée.
Quelques instants plus tard, c'est au tour du "Torse mutilé du roi Louis XII", sculpté en bronze par Lorenzo Da Mugiano vers 1508, d'être posé sur son socle.
Sa tête a été décapitée pendant la Révolution, "comme la plupart des statues royales", même si "on l'a conservée pour sa beauté", explique Geneviève Bresc, directrice du département des sculptures au Louvre, et commissaire de l'exposition "Renaissance" au Louvre-Lens.
Découvrez à ce sujet le reportage de T. Millot, E. Quinart et B. Weill :
En attendant Vinci et Delacroix
François Ier et Louis XII sont "les deux (souverains) les plus amateurs de peintures de la Renaissance, les plus novateurs. Tous deux ont voulu avoir la Sainte-Anne de Léonard de Vinci, qui sera peut-être l'oeuvre phare de cette exposition (...), et qui a été finalement achetée par François Ier", souligne-t-elle.
"Les oeuvres qui sont ici (...) ne sont pas du tout des oeuvres de réserve", dit-elle encore. Dans la Galerie du Temps, 205 oeuvres seront ainsi prêtées pendant un à cinq ans par le Louvre et devraient être renouvelées régulièrement. Parmi elles, des sarcophages égyptiens, un portrait de Diderot par Fragonard, mais aussi "La liberté guidant le peuple" de Delacroix.
Cet espace unique, sans salles ni cloisons, de 120 mètres de long et de 2.800 m2, hébergera les oeuvres par ordre chronologique, de 3.500 avant J-C et l'invention de l'écriture à 1848, date de fin des collections du Louvre depuis la création du musée d'Orsay.
"En étant dans un bâtiment contemporain, avec cette architecture sur un seul niveau, on pouvait aller à l'encontre de ce qui se pratique habituellement dans les musées où on présente les choses de manière très structurelle. Ici, la présentation sera beaucoup plus fluide. Au lieu d'insister sur ce qui sépare, on insiste sur ce qui unit", déclare Xavier Dectot, directeur du Louvre-Lens.
Au bout de la Galerie du Temps, le "pavillon de verre" accueillera dans un espace décrit comme plus intimiste une centaine d'oeuvres, dont beaucoup prêtées par des musées de la région Nord/Pas-de-Calais.
Le Louvre-Lens sera inauguré officiellement le 4 décembre, avant d'ouvrir au public huit jours plus tard.
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