Le Mac Val, trait d'union entre art contemporain et banlieue, a 10 ans
Cette année, le Musée d'Art Contemporain du Val-de-Marne (Mac Val) fête ses 10 ans. À sa création en 2005, le département du Val-de-Marne, le Conseil régional d'Île-de-France et la ville de Vitry-sur-Seine souhaitaient installer un pôle culturel important en plein coeur de la banlieue.
Reportage : D. Morel / E. Hunzinger / Y. Zysman / N. Thouny
Pour Alexia Fabre, directrice du musée, "la culture fait partie d'une urgence sociale. Elle est un composant de ce qui est nécessaire aux individus, comme le travail et le transport". L'enjeu social était donc capital lors de la création de ce projet.
Aujourd'hui, le pari de démocratiser la culture au delà du périphérique semble en partie réussi. Sur les 70.000 visiteurs annuels, 70% sont issus du Val-de-Marne.
Sur les 13 000 mètres carrés imaginés par les architectes Jacques Ripault et Denise Duhard, 4.000 mètres carrés sont dédiés aux expositions permanentes et temporaires. Parmi la collection, on retrouve les oeuvres d'artistes français tels que Christian Boltanski, Pierre Soulages et Gina Pane.
Le Mac Val est aussi un lieu de vie et de passage qui offre aux habitants de la commune 10.000 mètres carrés de jardin public, un centre de documentation et des ateliers d'initiation à l'art.
L'objectif des 10 prochaines années sera d'attirer un public plus éloigné géographiquement, notamment des Parisiens et Franciliens. Une ambition qui devrait se concrétiser grâce au projet Grand Paris et l'ouverture du métro en 2020.
Pour répondre aux préjugés sur l'art contemporain : pédagogie et proximité
Donner des clefs pour décrypter l'art, c'est l'une des missions que s'est fixée le Mac Val. Depuis son ouverture, 10 guides-conférenciers permanents sont mis gratuitement à la disposition des visiteurs. Ces visites personnalisées sont incluses dans le prix d’entrée proposées tous les mercredis, samedis et dimanches.
Reportage : D. Morel / E. Hunzinger / Y. Zysman / N. Thouny
Cristina Catalano définit son rôle de guide conférencier : "Parfois, malheureusement, on est intimidé par les œuvres, on a juste besoin d'avoir quelqu'un qui nous tienne par la main et qui nous dise que finalement, c'est facile de comprendre [...] Tout le monde peut éprouver quelque chose face aux œuvres."
Le musée met l'accent sur la convivialité et cherche à créer un rapport de proximité avec son public. Valérie Bouvier, autre guide-conférencière, explique que la principale préoccupation du musée est d'offrir un accueil "familial" et "bienveillant". Selon elle, au Mac Val, "on n'est pas dans un musée où l'on ne doit pas faire de bruit, où l'on doit regarder les œuvres de loin, il y a vraiment l'idée de le vivre, le Mac Val."
"Chercher le garçon", l'exposition anti-diktats du Mac Val
Pour son anniversaire, le Mac Val propose du 7 mars au 30 août 2015, une exposition exclusivement consacrée au sexe dit fort.
Exit le mâle dominant, "Chercher le garçon" invite les visiteurs à se questionner sur les diktats de la masculinité. Entre performances et photographies, l'exposition propose une alternative à la représentation univoque de la virilité.
Reportage : D. Morel / E. Hunzinger / Y. Zysman / N. Thouny
À l'instar de la voiture, les symboles de la toute-puissance masculine sont déconstruits par les 200 œuvres présentes sur le site. Julien Blanpied, assistant des expositions temporaires, explique : "La voiture est mise à mal dans beaucoup d’œuvres présentées ici [...] notamment une voiture de course qui réduit d'un demi-centimètre par jour tout le long de l'exposition."
On retrouve notamment la performance controversée du Sud-africain Steven Cohen. En septembre 2013, le plasticien avait traversé le parvis du Trocadéro, un coq relié à son sexe. Un acte que le tribunal correctionnel de Paris avait qualifié d'"exhibition sexuelle".
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