Le Met de New York restitue deux antiquités au Yémen mais les conserve en prêt
Le Metropolitan Museum de New York a annoncé mardi la restitution au Yémen de deux antiquités, au moment où le prestigieux musée promet de faire plus de transparence sur l'origine de ses collections et de rendre à leurs pays les œuvres issues du trafic d'art.
Si elles appartiennent désormais au Yémen, les deux sculptures, Figure féminine debout portant un bracelet et un collier, une pièce en grès et quartzite remontant au troisième millénaire avant J.-C., et un Mortier rectangulaire en marbre veiné de la même époque, vont demeurer en prêt dans les collections du Met.
"En raison de la situation actuelle au Yémen", le pays le plus pauvre de la péninsule arabique, en proie à une guerre et à l'une des pires crises humanitaires au monde, "ce n'est pas le moment de rendre ces objets à notre patrie", a déclaré Mohammed al-Hadhrami, l'ambassadeur du Yémen aux Etats-Unis, dans le communiqué du musée.
Le Met avait acquis la statue en 1998 auprès d'un collectionneur, Jean-Luc Chalmin, qui lui avait également fait don du mortier en 1999. "Après des recherches menées par le Met sur leur provenance, des spécialistes ont établi que les pièces avaient été trouvées près de la ville de Marib en 1984 et qu'elles appartenaient légitimement à la République du Yémen", souligne le musée, qui n'a pas fourni d'autre précision sur l'origine des pièces.
Campagne de restitutions d'oeuvres d'art depuis 2017
Ces dernières années, le Met et d'autres prestigieux musées aux Etats-Unis et dans le monde ont accepté de collaborer avec la justice et de rendre de nombreuses pièces et œuvres issues d'un trafic d'art international, notamment après des pillages dans des pays troublés par la guerre ou par des révolutions civiles.
A New York, le parquet de Manhattan mène tambour battant une campagne de restitutions d'œuvres d'art depuis 2017. Sous l'égide du procureur Alvin Bragg, en poste depuis 2022, plus de 950 pièces d'une valeur de 165 millions de dollars ont été rendues à 19 pays, dont le Cambodge, la Chine, l'Inde, le Pakistan, l'Egypte, l'Irak, la Grèce, la Turquie ou l'Italie.
En mai dernier, le directeur du Met, Max Hollein, avait annoncé la création d'une nouvelle commission de chercheurs pour "examiner" la "provenance" de certaines pièces de l'extraordinaire collection de son musée (1,5 million d'œuvres) afin, en cas de vol et pillage, de les "restituer" aux pays d'origine.
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