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Le Musée d'Orsay ose une vidéo érotique pour son exposition sur Sade

Le musée parisien a demandé à deux artistes de réaliser une vidéo montrant des corps dénudés. Publiée sur YouTube, elle rencontre un grand succès.

Article rédigé par franceinfo
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Capture d'écran de la vidéo promotionnelle du Musée d'Orsay pour son exposition "Sade. Attaquer le soleil". (MUSEE D'ORSAY / YOUTUBE)

Le Musée d'Orsay, à Paris, a lancé une nouvelle exposition, "Sade. Attaquer le soleil", mardi 14 octobre. Pour assurer la promotion de cet événement qui met en perspective l'œuvre littéraire du marquis de Sade avec des toiles de Goya, Géricault, Rodin ou Picasso, le musée a demandé à David Freymond et Florent Michel de réaliser une vidéo. Le résultat tient en 53 secondes. Il montre des dizaines d'hommes et de femmes dénudés qui s'entrelacent, se frottent, s'agrippent, se griffent.

La vidéo publiée sur YouTube le 8 octobre compte déjà plus de 155 000 vues. Pourtant, sur cette plateforme, elle a été interdite aux mineurs quatre jours après sa publication. "Une procédure classique appliquée aux contenus 'à caractère sexuel' (prohibés sur la plateforme de vidéos en ligne) qui sont signalés par des utilisateurs choqués", précise Le Nouvel Observateur. En revanche, sur Dailymotion, l'accès à la vidéo n'est pas restreint.

"Le sujet de l'exposition est sulfureux"

Le clip est plutôt bien reçu par la presse. "Ça ne fait pas très cul ni obscène, c'est plutôt très beau, très esthétique, comme un tableau de Renoir, de Courbet, un Rodin", écrit Libération. "C'est suggestif sans tomber dans la pornographie", décrit Culturebox. Un blog du New York Times spécialisé dans l'art (en anglais) n'est pas surpris par cette vidéo. Il rappelle que le musée d'Orsay n'a cessé de repousser les limites sous l'égide de son président, Guy Cogeval. De son côté, le quotidien italien Il Giornale (en italien), évoque "le style parfait d'Orsay".

Sur Twitter, un journaliste canadien souligne que, dans son pays, une telle vidéo serait probablement victime de censure et provoquerait une vive polémique.

Le musée réagit auprès du Nouvel Observateur et se défend d'avoir cherché la provocation pour faire mousser sa promotion : "Je comprends que la vidéo puisse heurter la sensibilité, mais en même temps le sujet de l'exposition est sulfureux. Quand on va voir Sade, on ne s'attend pas à quelque chose de conventionnel."

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