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Le Musée du 11-Septembre a été inauguré ce 15 mai à New-York
Après trois ans de retard, de polémiques et de difficultés financières, le musée a été inauguré officiellement ce jeudi sur le site même du World Trade Center en présence de Barack Obama. Ce "lieu sacré de guérison et d'espoir", selon le président américain, sera pendant six jours réservé aux seules familles, riverains et équipes de secours de l'époque, avant son ouverture au public le 21 mai.
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Autour de Barack Obama et des familles de survivants, New York a inauguré son musée du 11-Septembre. Plusieurs milliers de familles de victimes, de survivants, de membres des équipes de secours de l'époque, Bill Clinton et son épouse Hillary, Michelle Obama et des personnalités locales s'étaient pour l'occasion réunis dans l'impressionnant "Foundation Hall" du musée souterrain, construit à la base même des tours du World Trade Center à Manhattan.
Un "lieu sacré de guérison et d'espoir"
Barack Obama a salué un musée "lieu sacré de guérison et d'espoir". "Ceux que nous avons perdus vivent en nous", la nation les honorera "maintenant et pour toujours", a déclaré le président. "Rien ne peut nous briser, rien ne peut changer qui nous sommes, les Américains", a-t-il ajouté, rendant hommage au "vrai esprit du 11-Septembre" : "l'amour, la compassion et le sacrifice".
Barack Obama avait peu avant visité le musée avec son épouse et Bill et Hillary Clinton, s'arrêtant notamment devant un camion de pompiers très endommagé dans les attentats. Ce musée sera "un marqueur sacré de notre passé", à la façon de Gettysburg (principal tournant de la guerre de sécession en 1863), Pearl Harbour et le mémorial du Vietnam, a pour sa part souligné l'ancien maire de New York Michael Bloomberg, également président du musée et du Mémorial du 11-Septembre. Entre les intervenants officiels, plusieurs familles de victimes, parfois émues aux larmes, ont évoqué leur souvenir, une rescapée des tours a raconté son expérience, un pompier a raconté la solidarité qui s'était organisée après le drame.
Reportage : L.Nahon, P.Guény Ouverture du musée le 21 mai
Après l'inauguration, le musée, dont la construction a couté 700 millions de dollars, sera ouvert 24 heures sur 24 pour six jours, aux seules familles, riverains et équipes de secours de l'époque, avant son ouverture au public le 21 mai.
Le bâtiment géométrique, aux parois de verre réfléchissant, a été construit entre les deux bassins du Mémorial du 11-Septembre. S'il peut sembler modeste, presque intime, avec un seul étage, l'atrium n'en est que la partie visible. En réalité, les visiteurs plongeront progressivement jusque dans les entrailles des anciennes tours, près de 20 mètres en-dessous de la surface, pour un voyage éprouvant qui retrace la terrible journée du mardi 11 septembre 2001, et tentant de la remettre en perspective. Une impressionante partie souterraine
L'espace souterrain est imposant. Du haut du musée de 10.210 m2, le regard plonge jusqu'en bas d'un énorme segment d'un mur de fondation, qui avait été construit pour protéger le site des inondations de la rivière Hudson.
Une carte détaille le parcours des quatre avions suicide du 11 septembre 2001. Une photo des tours montre le ciel bleu d'avant les attentats, des voix off racontent le choc, la peur. Puis, la rampe descend doucement, par étapes. Une énorme colonne de fer, la dernière récupérée du site le 30 mai 2002, est exposée, ainsi que des escaliers d'une rue voisine, empruntés par des centaines de personnes pour fuir le site du drame.
Il faut du temps pour arriver en bas du musée, dans les salles d'exposition et dans l'immense Foundation hall, où sont visibles les traces des fondations d'une des tours. "Le visiteur vient avec ses souvenirs, nous voulions que ce soit progressif", a expliqué à l'AFP Carl Krebs, un des architectes responsables du projet.
"Je suis impatient et j'ai peur"
"Je suis impatient et j'ai peur à la fois. Cela fait tout remonter", a confié mercredi à l'AFP Charles Wolf, dont la femme Katherine a péri dans les attentats. Un tel musée pose la question de la manière de rendre dignement hommage aux 3000 morts des attentats sans tomber dans le voyeurisme.
Une exposition, "In memoriam", rend hommage à la vie des victimes à travers des photos et des souvenirs. Une autre, "Historica", raconte chronologiquement ce qui s'est passé le 11-Septembre, avec de très nombreuses photos des tours en feu et des New-Yorkais sous le choc, des extraits des journaux télévisés, des Une de journaux. "Envoyez tout ce que vous avez", implore un responsable des pompiers dans une vidéo. Une autre montre de jeunes pompiers s'apprêtant à monter dans les tours.
Les ultimes mots des victimes à leurs proches
Le visiteur, qui n'a pas le droit de prendre des photos, entend les derniers messages téléphoniques laissés à leurs proches par des New-Yorkais prisonniers dans les étages. Il revit aussi, toujours par le biais d'extraits sonores, les derniers moments des passagers du vol 93 qui s'est écrasé à Shanksville (Pennsylvanie). 37 coups de téléphone avaient été passés depuis l'avion. "Baby, écoute moi attentivement. Nous avons été détournés. Dis à mes enfants que je les aime beaucoup", implore une hôtesse de l'air, CeeCee Ross-Lyles dans un coup de téléphone à son mari. Un camion de pompiers à l'échelle déformée rappelle aussi le sacrifice des 343 d'entre eux, morts dans le déluge de feu et d'acier lors de l'effondrement des tours.
Une vidéo controversée sur Al-Qaïda
La visite se termine par une salle où une vidéo de sept minutes, racontée par Brian Williams, présentateur des journaux du soir sur NBC, explique "la montée d'Al-Qaïda". La vidéo a suscité des critiques, certains s'inquiétant de ce que des visiteurs "puissent en ressortir en assimilant Al-Qaïda à l'islam en général".
Mais l'ancien maire et président du Musée et du Mémorial Michael Bloomberg a rejeté mercredi ces critiques, après avoir salué un musée qui "mieux que n'importe quel livre d'histoire", gardera cette journée vivante". L'entrée coûte 24 dollars. Par ailleurs, Michael Bloomberg a souligné qu'il n'avait pas d'aide fédérale pour son fonctionnement, estimé à 60 millions de dollars par an.
Un "lieu sacré de guérison et d'espoir"
Barack Obama a salué un musée "lieu sacré de guérison et d'espoir". "Ceux que nous avons perdus vivent en nous", la nation les honorera "maintenant et pour toujours", a déclaré le président. "Rien ne peut nous briser, rien ne peut changer qui nous sommes, les Américains", a-t-il ajouté, rendant hommage au "vrai esprit du 11-Septembre" : "l'amour, la compassion et le sacrifice".
Barack Obama avait peu avant visité le musée avec son épouse et Bill et Hillary Clinton, s'arrêtant notamment devant un camion de pompiers très endommagé dans les attentats. Ce musée sera "un marqueur sacré de notre passé", à la façon de Gettysburg (principal tournant de la guerre de sécession en 1863), Pearl Harbour et le mémorial du Vietnam, a pour sa part souligné l'ancien maire de New York Michael Bloomberg, également président du musée et du Mémorial du 11-Septembre. Entre les intervenants officiels, plusieurs familles de victimes, parfois émues aux larmes, ont évoqué leur souvenir, une rescapée des tours a raconté son expérience, un pompier a raconté la solidarité qui s'était organisée après le drame.
Reportage : L.Nahon, P.Guény Ouverture du musée le 21 mai
Après l'inauguration, le musée, dont la construction a couté 700 millions de dollars, sera ouvert 24 heures sur 24 pour six jours, aux seules familles, riverains et équipes de secours de l'époque, avant son ouverture au public le 21 mai.
Le bâtiment géométrique, aux parois de verre réfléchissant, a été construit entre les deux bassins du Mémorial du 11-Septembre. S'il peut sembler modeste, presque intime, avec un seul étage, l'atrium n'en est que la partie visible. En réalité, les visiteurs plongeront progressivement jusque dans les entrailles des anciennes tours, près de 20 mètres en-dessous de la surface, pour un voyage éprouvant qui retrace la terrible journée du mardi 11 septembre 2001, et tentant de la remettre en perspective. Une impressionante partie souterraine
L'espace souterrain est imposant. Du haut du musée de 10.210 m2, le regard plonge jusqu'en bas d'un énorme segment d'un mur de fondation, qui avait été construit pour protéger le site des inondations de la rivière Hudson.
Une carte détaille le parcours des quatre avions suicide du 11 septembre 2001. Une photo des tours montre le ciel bleu d'avant les attentats, des voix off racontent le choc, la peur. Puis, la rampe descend doucement, par étapes. Une énorme colonne de fer, la dernière récupérée du site le 30 mai 2002, est exposée, ainsi que des escaliers d'une rue voisine, empruntés par des centaines de personnes pour fuir le site du drame.
Il faut du temps pour arriver en bas du musée, dans les salles d'exposition et dans l'immense Foundation hall, où sont visibles les traces des fondations d'une des tours. "Le visiteur vient avec ses souvenirs, nous voulions que ce soit progressif", a expliqué à l'AFP Carl Krebs, un des architectes responsables du projet.
"Je suis impatient et j'ai peur"
"Je suis impatient et j'ai peur à la fois. Cela fait tout remonter", a confié mercredi à l'AFP Charles Wolf, dont la femme Katherine a péri dans les attentats. Un tel musée pose la question de la manière de rendre dignement hommage aux 3000 morts des attentats sans tomber dans le voyeurisme.
Une exposition, "In memoriam", rend hommage à la vie des victimes à travers des photos et des souvenirs. Une autre, "Historica", raconte chronologiquement ce qui s'est passé le 11-Septembre, avec de très nombreuses photos des tours en feu et des New-Yorkais sous le choc, des extraits des journaux télévisés, des Une de journaux. "Envoyez tout ce que vous avez", implore un responsable des pompiers dans une vidéo. Une autre montre de jeunes pompiers s'apprêtant à monter dans les tours.
Les ultimes mots des victimes à leurs proches
Le visiteur, qui n'a pas le droit de prendre des photos, entend les derniers messages téléphoniques laissés à leurs proches par des New-Yorkais prisonniers dans les étages. Il revit aussi, toujours par le biais d'extraits sonores, les derniers moments des passagers du vol 93 qui s'est écrasé à Shanksville (Pennsylvanie). 37 coups de téléphone avaient été passés depuis l'avion. "Baby, écoute moi attentivement. Nous avons été détournés. Dis à mes enfants que je les aime beaucoup", implore une hôtesse de l'air, CeeCee Ross-Lyles dans un coup de téléphone à son mari. Un camion de pompiers à l'échelle déformée rappelle aussi le sacrifice des 343 d'entre eux, morts dans le déluge de feu et d'acier lors de l'effondrement des tours.
Une vidéo controversée sur Al-Qaïda
La visite se termine par une salle où une vidéo de sept minutes, racontée par Brian Williams, présentateur des journaux du soir sur NBC, explique "la montée d'Al-Qaïda". La vidéo a suscité des critiques, certains s'inquiétant de ce que des visiteurs "puissent en ressortir en assimilant Al-Qaïda à l'islam en général".
Mais l'ancien maire et président du Musée et du Mémorial Michael Bloomberg a rejeté mercredi ces critiques, après avoir salué un musée qui "mieux que n'importe quel livre d'histoire", gardera cette journée vivante". L'entrée coûte 24 dollars. Par ailleurs, Michael Bloomberg a souligné qu'il n'avait pas d'aide fédérale pour son fonctionnement, estimé à 60 millions de dollars par an.
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