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Le Musée du Quai Branly voulu par Jacques Chirac fête ses dix ans avec une exposition sur la passion du président

Né il y a dix ans, le Musée du Quai Branly vient d'être rebaptisé "Quai Branly - Jacques Chirac". Une appellation justifiée tant a été grande l'implication de l'ex-président de la République dans la création de ce musée des arts d'Afrique, d'Océanie et des Amériques. Une exposition retraçant la passion de Jacques Chirac pour les Arts premiers est à voir au musée du 21 juin au 9 octobre.
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
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Jacques Chirac en juin 2006 lors de l'inauguration du musée du Quai Branly.
 (Francois Mori  / AFP)

Jacques Chirac ira voir l'exposition, assure sa fille

Âgé de 83 ans, l'ancien président "ne sera bien entendu pas là lundi" pour l'inauguration de l'exposition "Jacques Chirac et le dialogue des cultures", a indiqué Claude Chirac samedi sur France 2. Mais "il ira, c'est certain", a-t-elle dit, ajoutant que son père "va, on va dire, le mieux possible".


Selon elle, "ce musée porte cette exigence et ce message politique d'une certaine façon qui est que les hommes sont tous égaux et tous différents", "c'est un chemin de paix".

Une passion de président concrétisée par un musée

La passion de Jacques Chirac est liée en partie à une rencontre: celle du collectionneur Jacques Kerchache, qui militait pour l'intégration de l'art non occidental dans les grandes collections, comme celle du Louvre. Son approche est controversée, mais il trouve une oreille attentive auprès de l'ancien chef de l'Etat, qui, dès son élection en mai 1995, lance le projet d'un grand musée des cultures non européennes.     
 
Un terrain est retenu sur les bords de la Seine, à deux pas de la Tour Eiffel, et Jean Nouvel choisi par un jury pour concevoir le bâtiment : il en fera quatre, réservant plus de la moitié de la superficie à un jardin, protégé de la circulation par un mur de verre. Le bâtiment principal, abritant les collections, est une longue courbe sur pilotis d'où surgissent des boites de couleur.

Si le bâtiment est diversement apprécié, une vive polémique éclate ailleurs, chez les chercheurs, qui dénoncent "la brutalité" de la constitution du musée. Pour alimenter ses collections, la direction du Quai Branly  prélève en effet massivement des oeuvres dans d'autres institutions publiques. En 1998, le Musée de l'Homme est dépouillé de quelque 300.000 pièces, et celui des Arts d'Afrique et d'Océanie de 25.000 objets.

Aujourd'hui, avec le recul, l'ethnologue Bernard Dupaigne, vent debout à l'époque, juge "assez correcte" la mise en contexte des oeuvres dans les expositions temporaires.
Le musée du Quai Branly dessiné par Jean Nouvel.
 (Fred Dufour / AFP)

Un succès de fréquentation

Pour le président du Quai Branly , Stéphane Martin, avec la mondialisation et internet, "il était urgent de penser un nouveau modèle", qui "fasse dialoguer ethnologie et histoire de l'art". Selon lui, cette approche a fait du musée "une référence au niveau international".

Et c'est un succès : le Musée du Quai Branly attire en moyenne 1.350.000 visiteurs par an "là où les prévisions de fréquentation les plus optimistes s'établissaient à 800.000 visiteurs annuels", selon son président.  Les expositions qui abordent les cultures et mouvements sociétaux et historiques comme "Cheveux chéris", "Planète métisse" ou "Tatoueurs Tatoués",  enregistrent de beaux scores de fréquentation. Cette dernière a attiré 702.138 visiteurs en 18 mois, soit 1.531 visiteurs par jour.

Cette réussite, le musée le doit aussi à l'Etat, particulièrement généreux. Les subventions publiques atteignent 77% du budget annuel (42 millions d'euros sur 54 millions), alors qu'elles représentent la moitié du budget du Louvre et un quart de celui du musée d'Orsay. 

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