Le quotidien de Pompéi à Paris, au Musée Maillol
Le 24 août de l’an 79, une violente éruption du Vésuve ensevelit le sud et l’est du volcan. Les villes de Pompéi et Herculanum sont englouties sous les cendres. Leurs habitants n'ont pas le temps de se sauver et sont asphyxiés et brûlés dans l’instant.
Ce drame est pourtant une chance pour l’histoire. Des Romains, on connaissait les monuments, les ponts, les voies, les amphithéâtres. En revanche, peu de choses étaient restées qui nous racontaient la vie quotidienne.
Alors les fouilles qui débutent à Pompéi au milieu du XVIIIe siècle ouvrent une perspective extraordinaire pour la connaissance de la civilisation romaine. Sous des couches de lave et de cendre, on découvre des maisons en très bon état de conservation, avec tous les objets de la vie quotidienne. Fresques, mosaïques les décorent en abondance.
Tous ces éléments témoignent d’un mode de vie sophistiqué. Les maisons ont l’eau courante et le tout-à-l’égout, un système de chauffage central, des jardins.
L’exposition du musée Maillol a voulu raconter le quotidien des habitants de Pompei, petite ville prospère de 25.000 habitants de l'époque romaine. Elle reconstitue une maison, avec toutes les pièces qui la composent et les outils, ustensiles ou objets décoratifs qu’on y a trouvés.
« Nous avons essayé de recréer, non pas un lieu extraordinaire comme une villa impériale mais une belle maison d’une famille aisée pour montrer le quotidien d’une famille qui vivait il y a 2000 ans », a expliqué à Reuters Patricia Nitti, directrice artistique de l’exposition.
En visite dans une maison de Pompéi
Le visiteur est accueilli par une maquette de villa. Puis il passe d’une salle à l’autre, comme d’une pièce de la villa à l’autre. De l’atrium au triclinium (salle à manger) ou au venereum (pièce pour la prostitution des esclaves). Fresques et statues côtoient un mobilier luxueux.
Les fouilles archéologiques ont permis de connaître de façon assez précise le régime alimentaire pompéien. Dans la cuisine (culina), on trouve des instruments raffinés, balance, passoire en bronze très finement ouvragée, jarres, pots, poêle à frire en argile…
Les maisons huppées ont leurs propres thermes où on peut voir une baignoire en bronze ou un réchaud, des brocs et de belles fioles de verre.
Des œuvres érotiques, fresques ou statuettes, ont été réunies dans une pièce. Mais en vérité, selon Antonio Varone, directeur des fouilles de Pompéi, on trouvait de telles figures partout dans la ville « le long des rues, sur les murs et les sols, ainsi qu’à l’extérieur de certaines boutiques ». Phallus ailés ou figures au sexe disproportionné étaient des images ordinaires dans une société où « le sexe était vécu avec une bien plus grande simplicité ».
Des objets évoquent enfin le jardin, fontaines en marbre, statues et peintures. Une somptueuse fontaine en alcôve, recouverte de mosaïque et de coquillages a été transportée depuis Naples.
Au total, ce sont 200 pièces qui ont fait le voyage, pour la plupart du Musée archéologique de Naples, pour faire revivre à Paris ce petit bout de civilisation romaine engloutie au premier siècle de notre ère.
Pompéi, un art de vivre, Fondation Dina Vierny – Musée Maillol, 59-61, rue de Grenelle, 75007 Paris
Tous les jours sauf le 25 décembre et le 1er janvier
10h30-19h, nocturne le vendredi jusqu’à 21h30
nocturnes exceptionnelles jusqu'à 21h30 les lundis 10 octobre, 7, 21 et 28 novembre, 12 décembre, 9, 16, 23 et 30 janvier, 6 février
Tarifs : 11 € / 9 €
Du 21 septembre 2011 au 12 février 2012
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