Le son et lumière "Spectaculaires" illumine Rennes
Depuis sa création en 1987, l'entreprise rennaise a illuminé de ses animations générées par ordinateur la plus grande centrale électrique du Brésil, le palais de l'indépendance à Hô Chi Minh-Ville, la cathédrale de Chartres, les Invalides ou Notre-Dame de Paris.
Spectaculaires s'occupe aussi de concerts, comme la tournée de Francis Cabrel. Mais les fous de lumières rennais restent attachés à leur ville. Cette année comme tous les ans, l'entreprise bretonne annexe la façade de l'hôtel de ville dans un spectacle intitulé "À la recherche des temps perdus", une balade d'époque en époque à base de dinosaures et de Cop21.
La dame géante en robe bleue qui apparaît dans le spectacle n'est autre que "la reine des fêtes" chargée de préparer les festivités sur Terre. Mais elle peine à trouver 2015 et se retrouve plongée en pleine période glaciaire, ou alors en plein réchauffement climatique : la mairie de Rennes se retrouve alternativement prise dans les glaces ou bien engloutie par la mer, avec d'énormes poissons qui nagent devant ses croisées XVIIIe siècle... "C'est un prétexte au voyage et à l'imaginaire", explique à l'AFP le fondateur de Spectaculaires, Benoît Quéro.
Sublimer l'architecture... et la nature
Les animations orchestrées par Spectaculaires racontent des histoires en se basant sur l'Histoire. Pour Benoît Quéro, "ce n'est pas une leçon d'histoire mais une sublimation d'architecture". Comme sur le Parlement de Bretagne, le plus beau monument rennais animé tous les étés par Spectaculaires, les éclairages soulignent la richesse du décor et jouent sur l'illusion d'optique, comme lorsque la tour de l'horloge de la mairie semble décoller telle une fusée.Parfois l'illumination sublime la nature. Comme sur l'Arbre de la liberté à Bayeux, dans le Calvados, où les techniciens ont réalisé à l'été dernier une projection de lumière à 360 degrés : "l'oeuvre dont je suis le plus fier", assure Benoît Quéro, 58 ans.
Quatre étapes à franchir
Construire des spectacles de cette envergure demande beaucoup de travail en amont. Quatre grandes étapes sont nécessaires : écrire le scénario, effectuer les études techniques, réaliser le spectacle à proprement parler et enfin faire des tests à blanc grâce à une simulation sur ordinateur.La recette fonctionne. L'entreprise bretonne a réalisé un chiffre d'affaires de 5,2 millions d'euros en 2014, soit 10% de plus qu'en 2013, et un bénéfice net de 128.000 euros. Elle emploie une cinquantaine de personnes toute l'année, dont une moitié de permanents, sans sous-traitance. "Tout est fait en interne, même la bande son est un assemblage de morceaux que l'on réalise nous-mêmes", explique le directeur de la société.
Spectaculaires est concurrencé par une poignée d'entreprises en France et aussi par des prestataires venus d'Allemagne et d'Europe de l'Est. Mais la société bretonne "est une des entreprises qui comptent en France avec, en dépit d'un traitement parfois conventionnel, une écriture assez créative et des idées qui fonctionnent très bien", reconnaît auprès de l'AFPJean-François Zurawik, directeur des événements à la ville de Lyon et à ce titre l'un des architectes de la fête des Lumières.
Une projection toutes les demi-heures
Pour un spectacle comme celui de Rennes, qui dure pendant toutes les fêtes, les risques de problèmes techniques sont importants. Spectaculaires doit être performant pendant quatre heures à raison d'une projection de 13 minutes toutes les demi-heures à partir de 18h00. C'est pourquoi seulement six vidéo-projecteurs sont utilisés. "Nous utilisons peu de sources de lumières afin d'être à l'unisson et limiter les erreurs", confie Benoît Quéro.Face à cette débauche de lumière, Spectaculaires cherche à limiter sa consommation d'énergie. "En 10 ans, notre consommation a été divisée par dix car on veille à utiliser des lampes basse consommation", assure M. Quéro.
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