Un "Salvator Mundi" de l'école de Léonard de Vinci retrouvé chez un Napolitain alors que personne n'avait signalé sa disparition
Exposé en temps normal dans une basilique de Naples, le précieux tableau avait disparu en temps de Covid-19 sans que personne ne le remarque. Il a été retrouvé chez un Napolitain qui dit l'avoir acheté dans une brocante.
Un Salvator Mundi, un tableau de l'atelier de Léonard de Vinci qui était exposé dans une église de Naples, a été retrouvé dans l'appartement d'un Napolitain alors même que sa disparition était passée inaperçue en raison de la pandémie, a-t-on appris mardi 19 janvier.
L'oeuvre volée - représentant un Christ "sauveur du monde" - était accrochée dans le musée de la basilique San Domenico Maggiore, qui fait partie d'un célèbre complexe monastique du centre historique de Naples.
La pièce de la basilique où se trouvait le tableau était fermée depuis trois mois
Selon le procureur de Naples Giovanni Melillo, aucune plainte de vol n'avait été enregistrée. "Nous avons en fait contacté le Prieur qui n'était pas au courant de la disparition, car la pièce où le tableau est conservé n'avait pas été ouverte depuis trois mois".
Les musées italiens ont très peu été ouverts depuis une dizaine de mois en raison de l'épidémie de Covid-19. Selon des images diffusées par la police, cette oeuvre était nichée au sein d'une grande alcôve avec d'immenses portes en bois dotées d'une clef ancienne en principe gardée dans un coffre-fort. L'enquête est en cours, mais "il est plausible que ce soit un vol commandité par une organisation s'occupant de commerce international d'art", a ajouté le procureur devant la presse napolitaine, lundi soir.
Le Napolitain visé assure l'avoir acheté "dans une brocante"
Le tableau a été retrouvé samedi dernier au sommet d'une armoire, chez un commerçant de 36 ans qui affirme l'avoir acheté dans "une brocante". Une carabine a été saisie dans sa chambre à coucher. Alfredo Fabbrocini, qui a dirigé l'opération de police, a évoqué une enquête "complexe" et a exprimé sa "grande satisfaction d'avoir restitué un bien d'une aussi grande importance à la ville de Naples".
L'Eglise San Domenico Maggiore, qui a déjà subi des vols dans le passé, abrite une collection d'oeuvres importantes. Certaines ont déjà été mises à l'abri dans des musées de Naples, comme des tableaux du Caravage, de Raphaël et du Titien.
Un autre "Salvator Mundi" attribué à Leonard de Vinci devient le tableau le plus cher du monde
En 2017, un Salvator Mundi attribué à Léonard de Vinci était devenu le tableau le plus cher du monde. Il avait été acheté aux enchères pour 450 millions de dollars chez Christie's pulvérisant le record pour un tableau, détenu jusque là par un Picasso, Les femmes d'Alger (version 0), vendu 179,4 millions de dollars en 2015. L' achat du Salvator Mundi par un anonyme avait ensuite été revendiqué par les autorités émiraties pour le musée du Louvre Abu Dhabi, sans convaincre.
Ce tableau de 65 cm sur 45, où le Christ émerge des ténèbres, bénissant d'une main le monde tout en tenant un globe transparent dans l'autre, avait été attribué en 2010 à Leonard de Vinci, après des recherches approfondies encore contestées par certains experts.
Mais en 2019, tandis que la France et l'Italie commémoraient les 500 ans du génie italien, le tableau le plus cher du monde qu'ils espéraient emprunter était introuvable. Il l'est toujours.
L'oeuvre récupérée à Naples n'est pas attribuée au grand maître
L'oeuvre se trouvant à Naples qui s'en inspire est une huile sur bois, attribuée à un autre artiste de l'école du grand maître lorsqu'il séjourna de nouveau à Milan à la fin de sa vie, au tout début du XVIe siècle, avance le musée de la basilique sur son site internet. Elle a probablement été achetée à Milan par un conseiller et ambassadeur de Charles Quint.
Le Salvator Mundi attribué à Léonard de Vinci et celui du musée napolitain avaient été exposés ensemble à Naples en 2015 pendant une exposition organisée à l'occasion d'une visite du pape François dans cette ville. L'iconographie du Salvator Mundi s'inspire d'une représentation du Christ de l'époque byzantine, d'abord reprise par des peintres flamands.
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