Les festivals tiennent le choc face aux attentats
Seule annulation notoire : le Nice Jazz Festival, retiré de l'affiche au lendemain de l'attentat qui a fait 84 morts sur la promenade des Anglais. Les autres festivals ont choisi de maintenir leur programmation, alors que des concerts et de nombreuses festivités (cinéma en plein air, feux d'artifice...) sont toujours annulés ponctuellement.
Résistance
"On aurait pu être pessimiste au début du festival, compte tenu des craintes sur la sécurité, mais les artistes étaient sur le pont, ils ont fait face et le public a répondu", a souligné Raymond Yana, qui dirige l'association gestionnaire du "Off" d'Avignon (1.416 spectacles, plus d'un million d'entrées). "Il n'y a jamais eu autant de monde à la parade d'ouverture. C'est aussi une façon de dire au public 'nous sommes là, nous n'avons pas peur'"."Le public a fait preuve de volonté de résistance", avait estimé lors de la clôture Olivier Py, le président du festival qui affiche un taux de fréquentation de 95% contre 93% en 2015.
Les opéras ont également fait le plein à Aix-en-Provence (97,9%) et le Festival de Radio France à Montpellier a attiré 4,2% de spectateurs en plus (101.000 spectateurs). Seul le festival de spectacles de rue de Chalon-sur-Saône reconnait avoir "perdu en fréquentation au niveau des badauds", mais "pas du tout en nombre de festivaliers".
Besoin de se rassembler
Le public s'est notamment pressé dans les festivals de musiques actuelles pour applaudir Louise Attaque, Louane, Jain, Michel Polnareff, Ibrahim Maalouf ou les Insus, les têtes d'affiche de l'été.Les Vieilles Charrues, pour leur 25e édition, ont battu leur record de fréquentation en juillet avec 278.000 entrées en 4 jours à Carhaix. Solidays a également fait son meilleur score cette année (18e édition) avec 202.000 festivaliers en 3 jours à Paris. Taux de remplissage record aussi aux Francofolies et aux Eurockéennes qui ont affiché complet pour la cinquième année consécutive (104.000 entrées).
"Il y a une forte présence du public (dans les festivals). Je sens plutôt une envie, un besoin du public de se retrouver autour de la musique, du théâtre", avait observé la ministre de la Culture Audrey Azoulay.
A Paris, le Fnac Live a dû s'adapter. Autrefois ouvert, le parvis de l'hôtel de ville était entouré de barrières de protection et sécurisé par des forces de l'ordre. Moins de monde a pu assister aux quatre concerts gratuits (environ 80.000 spectateurs cette année contre 130.000 personnes l'an dernier), mais c'était le prix à payer pour pouvoir maintenir le festival, dont l'annulation avait été envisagée après les attentats de novembre 2015. "La sécurité était notre très grande appréhension. Les gens sont quand même venus en masse et nous ont pour beaucoup remerciés", souligne le programmateur Benoît Brayer. "On sent qu'il y a une volonté et une nécessité de se rassembler".
"Partir en livre", la grande fête du livre jeunesse, a attiré plus de 500.000 personnes partout en France, contre 300.000 en 2015.
A la veille de l'ouverture du Festival Interceltique de Lorient, vendredi, le directeur Lisardo Lombardia est optimiste : "les ventes sont supérieures à l'an dernier" et "les gens ne montrent pas d'inquiétude particulière",
Les musées un peu en berne
Seule ombre au tableau : la baisse du nombre de visiteurs dans certains grands musées.Le Louvre, qui accueille une majorité d'étrangers, a enregistré une baisse de fréquentation de 20% au premier semestre, liée, selon la direction, aux "conséquences de la série d'attentats sur la fréquentation touristique, mais également à la fermeture du musée pendant 4 jours lors de la crue de la Seine début juin".
Le Centre Pompidou, surtout fréquenté par des Français, s'en tire mieux avec une baisse de 10%. Sa grande rétrospective Paul Klee a attiré près de 400.000 visiteurs.
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