Les lots d'objets nazis retirés de la vente aux enchères prévue à Paris
Aurélie Filippetti avait saisi le commissaire du gouvernement près du CVV pour lui demander l'annulation de cette vente. La maison d'enchères "a décidé de retirer de la vente ces lots qui étaient de nature à choquer les uns et les autres", a précisé Catherine Chadelat, présidente du CVV.
Deux associations avaient demandé l'annulation de la vente
Le Bureau national de vigilance contre l'antisémitisme (BNVCA), estimant que cette vente "est obscène" et "de nature à offenser les victimes" du nazisme, avait été le premier à demander aux ministres de l'Intérieur et de la Culture et au préfet de police de Paris de tout mettre en oeuvre pour "interdire cette vente et faire saisir les objets".
Intitulée "Prises de guerre de la 2e D.B. en mai 1945 au Berghof d'Hitler", cette vente présentait une quarantaine d'objets provenant de la résidence d'Adolf Hitler dans les Alpes bavaroises et de la maison voisine où s'était installé Hermann Goering. Il y avait également de la vaisselle de l'hôtel où descendaient les dignitaires du régime.
Ces objets ont été ramenés par des combattants français de la 2e D.B. (division blindée) du général Leclerc arrivée le 4 mai 1945 à Berchtesgaden. Les Français sont les premiers à monter au Berghof, le repaire montagnard d'Hitler, qui est alors déjà mort mais auquel la rumeur prête encore vie.
Des soldats de la 2e D.B. sont également montés à bord du train de Goering, chargé d'objets volés, bloqué en gare de Berchtesgaden par les Américains début mai. "Ces soldats français ont procédé à quelques prises de guerre avec l'accord du capitaine", indique Yves Salmon, expert de la vente organisée par la maison Vermot de Pas.
"Tout le monde s'est servi un peu"
Les objets qui devaient être dispersés provenaient de quatre vendeurs dont un sergent de la compagnie du génie de la 2e D.B. "J'allais avoir 25 ans. J'ai pris au hasard des choses qui me plaisaient dans ce train", a expliqué à l'AFP cet ancien résistant, âgé de 93 ans. Il a gardé notamment un album du XIXe siècle sur Lucas Cranach, offert comme cadeau d'anniversaire à Goering. Il était estimé 1.000 à 2.000 euros.
La maison de vente avait reçu l'aval du Conseil de régulation
L'expert Yves Salmon s'était déclaré surpris dimanche, par la demande d'interdiction de la vente. L'étude avait en effet pris le soin de demander au préalable son avis au Conseil des ventes, autorité de régulation des ventes publiques. Et le CVV avait donné son aval à la vente de ces objets, "à condition de ne pas exposer publiquement ceux contenant une croix gammée".
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