Les mystères des momies dévoilés à Bâle
Quand on parle de momies, on pense immédiatement aux momies égyptiennes enveloppées dans des bandelettes et aux rites funéraires qui les accompagnent. Toutefois, elles ne représentent qu'une partie des momies présentées à Bâle.
L'exposition s'intéresse principalement aux êtres, humains et animaux, qui ont subi une momification naturelle. Ces momies sont le résultat de circonstances environnementales particulières comme le froid extrême, la sécheresse, l'acidité ou la salinité du sol. Elles diffèrent donc des momies artificielles qui ont été réalisées par l'homme, notamment dans l'Egypte antique, avec une technique de conservation bien particulière.
Momies naturelles
Le froid bloque l'activité microbienne et les bactéries. Les corps momifiés dans la glace sont donc extrêmement bien conservés et permettent aux chercheurs de travailler sur une matière presque vivante.
L'expo présente ainsi une momie du bébé mammouth Dima, retrouvée en 1977 dans le sol gelé d'URSS et ayant vécu il y a plus de 40 000 ans. Aussi étonnant que cela puisse paraître, le petit animal a conservé une partie de ses poils au niveau des pattes.
Le public peut aussi découvrir des chamois momifiés dans la glace. L'un d'eux a été trouvé à plus de 3000 mètres d'altitude. Or, de nos jours, les chamois ne vivent plus à cette hauteur. Les chercheurs en ont déduit qu'il y a plusieurs siècles, ces mammifères vivaient à une altitude plus importante qu'aujourd'hui.
Ötzy, l'homme des glaces
Autre curiosité de l'exposition : une reproduction, sous forme d'animation interactive, de la momie d'Ötzi, un homme préhistorique momifié depuis 5300 ans, découvert au Tyrol en 1991. En analysant le dernier repas d'Ötzi dans ses intestins, les scientifiques en ont déduit qu'il n'était pas végétarien, comme on le pensait, mais plutôt omnivore. Ils ont également découvert qu'il était atteint de la maladie de Lyme. Les momies sont donc de formidables témoins de notre histoire qui permettent aux archéologues et paléopathologistes de déterminer le mode de vie de l'être momifié, son alimentation ou encore son état de santé.
Contrairement à ce qu'on pourrait penser, les premières techniques de momification sont apparues il y a 7000 ans en Amérique du Sud. Les momies artificielles les plus anciennes mises au jour par les archéologues ont été découvertes au Chili. Il s'agit de représentants de la culture Chinchorro, un peuple de chasseurs, cueilleurs et pêcheurs. Ces momies sont très bien conservées car elles ont séjourné pendant des siècles dans le désert aride d'Atacama.
Du Chili aux tourbières d'Europe du Nord
Dans les régions où l'on trouve des tourbières (Irlande, Allemagne, Danemark, Suède et Pays-Bas), de nombreuses momies ont été découvertes. La tourbe est formée de déchets végétaux accumulés et fossilisés depuis des milliers d'années. L'acidité de l'eau qui compose les tourbières, ainsi que l'absence d'oxygène et le froid permettent de conserver les corps qui y sont plongés. Ce processus de momification permet également de préserver en grande partie les organes internes, comme l'estomac ou le cerveau.
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