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Les présidents français et italien ensemble à Amboise le 2 mai pour célébrer Léonard de Vinci

Le président français Emmanuel Macron a lancé dimanche à la télévision italienne un vibrant appel à la réconciliation et annoncé que son homologue italien Sergio Mattarella viendrait célébrer le 2 mai à Amboise (centre de la France) les 500 ans de la mort de Léonard de Vinci.
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
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La "Joconde" au Louvre, qui présentera à l'automne 2019 une grande exposition Léonard de Vinci, à l'occasion du 500e anniversaire de sa mort.
 (Fredrik Sansberg / TT News Agency / AFP)

Cette annonce intervient alors qu'une polémique avait éclaté en novembre 2018 sur le prêt à la France d'œuvres de Léonard de Vinci par l'Italie à l'occasion du 500e anniversaire de la mort de l'inventeur et artiste.
 
Un accord passé en septembre 2017 entre les deux pays prévoyait que l'Italie prête ses tableaux de Léonard de Vinci pour une grande exposition prévue au Louvre à l'automne prochain. Mais la secrétaire d'Etat italienne à la Culture Lucia Borgonzoni, membre de la Ligue, avait semblé remettre en cause cet accord. "Léonard est italien, il est seulement mort en France (…). Le prêt de ces tableaux au Louvre placerait l'Italie à la marge d'un événement culturel majeur", avait-elle déclaré en novembre.

Le directeur général des musées italiens au Louvre après la mi-mars

Le climat s'était apaisé la semaine dernière quand les ministres italien et français de la Culture s'étaient rencontrés à Milan, balayant toute idée de crise diplomatique entre Rome et Paris dans le domaine culturel.
 
"On a convenu de travailler avec les musées français et italiens pour voir quelles étaient les modalités d'échange et de prêt de tableaux de Léonard, de tableaux de Raphaël, de façon très concrète, très pragmatique, en fonction des questions scientifiques, techniques et des possibilités de dates d'exposition dans nos deux pays sur ces deux grands artistes", avait indiqué Franck Riester.
 
Le directeur général des musées d'Italie, Antonio Lampis, et le président des Ecuries du Quirinal (prestigieux lieu d'expositions de Rome), Mario di Simone, devraient se rendre au Louvre après la mi-mars, avait précisé Lucia Borgonzoni mercredi devant la presse.
 
Elle a expliqué que le précédent gouvernement italien n'avait en fait signé aucun accord formel, se contentant d'échanges de courriers avec la France. "Nous devons comprendre ce que veut donner la France à l'Italie" et "la discussion doit avoir lieu au niveau des musées, pas des ministres", avait-elle spécifié.

Un programme autour de Léonard de Vinci annoncé le 13 mars

Le gouvernement italien détaillera le 13 mars un grand programme d'événements autour de l'anniversaire de Léonard de Vinci. 
 
"Il y a eu des propos excessifs. Il y a des péripéties aujourd'hui. Moi, je pense que ce que nous devons à nos peuples, à notre histoire et à l'Europe, c'est d'aller au-delà", a plaidé Emmanuel Macron à propos des tensions entre Rome et Paris.
 
En Italie, l'interview d'Emmanuel Macron a provoqué la polémique avant même sa diffusion : le président français a choisi de répondre à Fabio Fazio, l'une des bêtes noires du vice-Premier ministre Matteo Salvini (extrême droite) et des souverainistes qui le considèrent comme l'archétype du journaliste "bobo".

Macron cite Roberto Saviano 

Pendant l'entretien, le président français a aussi cité l'écrivain Roberto Saviano, l'un des critiques les plus virulents de Matteo Salvini, et fustigé "la simplification du message de certains nationalistes".
 
"Aucun pays, aucun en Europe, ni l'Italie, ni la France, ne règlera les problèmes qui sont les siens en s'opposant aux autres pays européens et en se repliant juste sur le plan national", a-t-il insisté.

L'interview d'Emmanuel Macron sur l'Europe à la télévision italienne intervient alors que la crise entre les deux pays a culminé en février avec le rappel à Paris de l'ambassadeur de France à Rome, du jamais vu depuis la Seconde Guerre mondiale, à la suite notamment de la rencontre en France entre le vice-président du Conseil italien Luigi di Maio et des représentants des Gilets jaunes.

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