Les Shadoks débarquent à Cherbourg
Ils sont de retour à Cherbourg ! "Ils", se sont les Shadoks, ces drôles d'oiseaux qui bouleversèrent la France en 1968 et qui font désormais partie du patrimoine français. Leur papa, Jacques Rouxel, était originaire de Cherbourg. Une exposition organisée à la Bibliothèque Jacques Prévert jusqu'au 7 novembre 2009, permet de lui rendre hommage et de replonger dans l'univers si particulier des Shadoks.
On l'a peut-être oublié mais les Shadoks (et les Gibis, ne les oublions pas) ont débarqué pour la première fois sur la première chaîne (époque ORTF) le 29 avril...1968. Deux minutes trente entre le journal de 20h et le grand film. Le mois suivant, la France s'embrasait au son de slogans libertaires. Révolutionnaires les Shadoks ? Certainement. Car ces drôles de bipèdes juchés sur de longues pattes ne laissèrent personne indifférent. On a du mal à croire aujourd'hui qu'une simple série de dessins animés ai pu susciter des prises de position aussi dures et que la France se divisa entre entre les pros et les antis Shadoks. (si on doit trouver une polémique similaire et plus contemporaine, on pense à Loft Story en 2001, la comparaison s'arrêtant là). Il sera plusieurs fois question d'arrêter la série mais elle se maintiendra. Même Yvonne de Gaulle (la femme de) prendra position...pour les Shadoks, "car ils amusent ses petits-enfants". Après une première série de 52 épisodes, deux autres voient le jour en 1970 et en 1974. France-Soir publia d'ailleurs une bande-dessinée en 1970. Six autres albums verront ensuite le jour. En 2000, Canal + diffusait une nouvelle série d'animation. Quant à leur créateur Jacques Rouxel, il créa en 1973, le studio A.A.A. (Animation art graphique audiovisuel) qui réalisa plus de quatre-vingt courts métrages d'animation publicitaire, institutionnel ou éducatif, tous empreints du même humour décalé, absurde et souvent poétique qui était la marque de fabrique des Shadoks. Jacques Rouxel le disait lui-même : "Les Shadoks, c'est l'image de notre civilisation oscillant entre son matérialisme dévorant et son perpétuel rêve de poésie et de beauté". Quelque chose me dit que quarante-et-un an après, les choses n'ont pas changé. Conclusion : qu'on nous rende les Shadoks !
- Retrouvez une interview de Jacques Rouxel à l'occasion des 25 ans des Shadoks, sur le site ina.fr
- Et toujours sur le site de l'INA, Institut National de l'Audiovisuel, visionnez l'intégralité des épisodes "Et voilà les Shadoks"
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