Lieux inédits et décors étonnants pour la 11e édition du Voyage à Nantes
Chaque été des places et bâtiments de Nantes et sa région sont investis par les artistes avec des constructions souvent monumentales, dont une partie reste à demeure après l'événement.
Façades colorées, mascarades indiennes, biches en verre dans un cimetière... Du 2 juillet au 11 septembre le Voyage à Nantes, rendez-vous culturel de l'été, propose un nouveau parcours artistique dans les rues et galeries de la ville.
"L'art surgit dans la ville, là où on ne l'attend pas. Il ravit les touristes et surprend les habitants", sourit Jean Blaise, directeur artistique de la manifestation, qui entame sa onzième édition.
60 oeuvres dont 26 inédites
Chaque été des places et bâtiments de Nantes et sa région sont investis par les artistes avec des constructions souvent monumentales, dont une partie reste à demeure après l'événement. Cet événement culturel incite les touristes à la flânerie et les habitants à la redécouverte de la cité des Ducs, en suivant une ligne verte tracée sur le sol.
L'itinéraire compte cette année plus de soixante oeuvres, installations et expositions, dont vingt-six inédites, à découvrir de la place Royale à l'île de Nantes, en passant par le château des ducs de Bretagne.
Sur la place du Commerce, Alexandre Benjamin Navet a installé de surprenants panneaux colorés de 11 à 22 mètres de haut, pastels à l'huile numérisés, imprimés sur du vinyle puis apposés à de larges structures en bois, comme un décor de théâtre. Devant le cinéma, l'artiste, passionné d'archives, a reproduit en bleu, rouge et jaune vifs la façade de l'ancien bâtiment, bombardé pendant la Seconde Guerre mondiale.
Place Félix Fournier, la plasticienne et scénographe Hélène Delprat a disposé une quinzaine de silhouettes noires en deux dimensions, bal de figures humaines, animales et imaginaires. Baptisé "Théâtre des opérations", l'étonnant carnaval, disposé en étoile, détonne au bas des marches de la basilique Saint-Nicolas. Trois autres sculptures sont à voir un peu plus loin, place Graslin.
"Des apparitions, imbriquées dans un lieu d'histoire et de mystère"
Cette année, le Voyage à Nantes a aussi investi de nouveaux lieux, plus éloignés du centre-ville, comme le cimetière de la Miséricorde, dans le quartier Talensac. Dans sa partie la plus ancienne, où les tombes datent du XIXe siècle, le plasticien Pascal Convert a installé quatre bas-reliefs en verre, dans lesquels sont creusés biche, faons, cerf et chevreuil. Cachés dans la végétation, ils surgissent au détour des allées étroites et suivent les visiteurs du regard.
"Ce ne sont pas des oeuvres mais des apparitions, imbriquées dans un lieu d'histoire et de mystère", explique l'artiste, qui s'est associé pour ce projet avec le maître verrier Olivier Juteau. Comme le fameux "Éloge du pas de côté", statue en bronze installée place du Bouffay en 2018 et jamais repartie, les animaux en verre de Pascal Convert resteront au cimetière après l'été.
Au château des ducs de Bretagne, le photographe Charles Fréger expose 83 clichés, pour beaucoup inédits, donnant à voir celles et ceux qui, en Inde, incarnent les divinités au cours des mascarades. De soie, de plume et de feuilles, mordorés et écarlates, les costumes de ces dieux d'un jour varient d'une région à l'autre selon les croyances des populations. L'exposition "Aam Aastha", dont le nom évoque une "dévotion liant un peuple", est pensée comme une "déambulation" à travers l'Inde, précise Charles Fréger, dont les oeuvres sont exposées dans le monde entier.
Au musée ou dans la rue, l'emplacement attribué à chaque artiste ne doit rien au hasard, rappelle Jean Blaise. Il choisit depuis la première édition "les sites avant les noms", en proposant l'espace "à qui saura le magnifier".
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