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Dans les coulisses du centre de conservation du Louvre, un coffre-fort géant et ultra-sécurisé installé à Liévin

C’est un immense bâtiment aux allures de bunker semi-enterré à quelques encablures du Louvre-Lens. Un lieu formellement interdit aux visiteurs et sous très haute surveillance où sont conservées les réserves du plus grand musée du monde, afin de les protéger d’une éventuelle crue de la Seine. Une équipe de France 3 Hauts-de-France a pu exceptionnellement y pénétrer.

Article rédigé par Stéphane Hilarion
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 3min
Restauration d'une stèle romaine du 3e siècle au Centre de conservation du Louvre à Liévin, Pas-de-Calais. (CAPTURE D'ÉCRAN FRANCE 3 / F. GARREAU)

Il renferme des pièces exceptionnelles, d’une valeur inestimable, parfois jamais montrées au public. A Liévin, le Centre de conservation du musée du Louvre inauguré en 2019 a été conçu pour accueillir les réserves du musée parisien, menacées en cas de crue centennale de la Seine. Un immense bâtiment ultra-sécurisé de 18 000 mètres carrés où d’ici 2024, près de 250 000 œuvres seront conservées et protégées.

Ce bâtiment, vous n’en trouverez pas un autre équivalent dans le monde. Il a été réellement construit pour la conservation de ces collections.

Marie-Lys Marguerite

Directrice déléguée du centre de conservation du Louvre

Centre de conservation du Louvre
Centre de conservation du Louvre Centre de conservation du Louvre (FTR)

Un écrin pour les œuvres

Depuis son inauguration, le centre reçoit régulièrement des pièces de toutes sortes provenant des sous-sols du musée du Louvre où elles reposaient. Des transferts en toute discrétion dans des camions banalisés vers ce coffre-fort géant à l’accès strictement réservés aux personnels de l’institution. Pour ceux qui sont en charge de les accueillir, de les répertorier et de les ranger dans les près de 10 000 mètres carrés de réserves, c’est toujours un moment magique.

On se sent un peu comme Indiana Jones, comme un pionnier. On découvre des objets, on découvre des choses qui n’ont jamais été vues, qui n’ont jamais été valorisées, donc c’est quelque chose d’important pour nous, mais aussi pour le grand public, pour que plus tard il puisse profiter de ces objets

Thomas Brancaleoni, régisseur des collections au service Histoire du Louvre.

France3 Hauts-de-France


Ce jour-là, il vient de réceptionner un rare éventail en bois, qui est ausculté, puis répertorié informatiquement, avant d’être précieusement rangé dans un des milliers de tiroirs destinés à accueillir ces objets, qui pourront ensuite être ressortis pour des expositions temporaires, à Paris, à Lens ou Abu-Dhabi, ou prêtés à d’autres musées en France comme à l’étranger. Des petits objets mais aussi des pièces plus imposantes comme des colonnes en marbre de Carrare : "Ces colonnes se trouvaient auparavant dans les fossés qui bordent le palais du Louvre et donc directement menacées par le risque de crue et dans une situation de conservation qui n’était pas favorable, et c’est pour ça qu’on les amenées ici à Liévin", explique la directrice.

Mais le centre n’est pas simplement un lieu de stockage. Des espaces ont été spécialement aménagés pour permettre leur restauration. Ce jour-là, Alma Hueber, restauratrice de sculpture, est au chevet d’une stèle romaine datant du 3e siècle qui doit bientôt être exposée au Louvre-Lens, et elle apprécie particulièrement ses nouvelles conditions de travail : "Ça s’est vraiment amélioré comparé à avant ou on poussait deux-trois tables dans un musée pour essayer de travailler, sur un coin de chaise. Là, on a vraiment le luxe d’avoir de l’espace".

Le lieu est également ouvert aux chercheurs et conservateurs d’autres musées, qui viennent parfois du monde entier.  

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