La grande allée des Tuileries retrouve sa bordure d'ormes, abattus sous la Révolution
92 ormes ont été plantés de part et d'autre de la "grande allée" du jardin des Tuileries, qui va ainsi retrouver sa physionomie d'avant la Révolution, imaginée par André Le Nôtre
Le Jardin des Tuileries renoue avec son passé en recréant l'allée d'ormes historique qui relie l'Arc du Caroussel à la Concorde, et qui rendra ce parc au coeur de Paris moins minéral et plus agréable.
Lundi 8 février, les deux derniers de 92 ormes ont été plantés sur un des deux alignements encadrant la "Grande Allée". Jean-Luc Martinez, le président directeur du Louvre, dont dépendent les Tuileries, est venu donner le coup de pelle symbolique final de ce chantier original. 26 bancs en pierre de taille ont été rénovés. Des parterres ont été végétalisés, des massifs ont été plantés de fleurs inspirés de thèmes d'expositions.
Un million d'euros de dons
Ces aménagements sont le résultat de l'édition 2020 de l'opération "Tous Mécènes", lancée en septembre dernier par le Louvre : 4 500 donateurs ont contribué pour un million d'euros. Arbres et bancs ont pu être parrainés par des particuliers.
Une capsule métallique ressemblant à un gros obus a été enterrée à un bout de l'allée. Elle contient une centaine de messages, collectifs (rédigés par service) ou individuels, dans lesquels les agents du Louvre ont exprimé ce qu'ils ressentaient sur leur musée et sa mission en cette année Covid et comment ils voyaient le Louvre dans quarante ans. Ils sont confidentiels et ne seront dévoilés qu'en 2061 quand la capsule sera déterrée.
Le parc de 23 hectares, fréquenté aujourd'hui par 16 millions de personnes par an, avait été imaginé sous le règne de Catherine de Médicis sur le modèle des jardins florentins. Puis au XVIIe siècle André Le Nôtre, créateur des jardins de Louis XIV, avait conçu cette allée allant alors jusqu'à la campagne, là où se trouve aujourd'hui la place de la Concorde. Les ormes avaient été abattus sous la Révolution, donnant au parc un aspect minéral.
Pour les générations à venir
"Il y a un caractère symbolique dans ce que nous faisons en une période d'incertitude : planter des arbres qui seront là dans 30, 50, 100 ans rappelle que, dans le patrimoine, on travaille pour les générations à venir", a souligné Jean-Luc Martinez.
Les ormes vont nécessiter beaucoup de soins pour pouvoir pousser. Des jardiniers vont faire trois ans de "biberonnage" pour leur donner d'énormes quantités d'eau. Des sondes tensiométriques sur les troncs mesureront la capacité du sol d'approvisionner l'arbre en eau.
Depuis 2010, les campagnes "Tous mécènes" ont rassemblé plus de 27 000 donateurs pour divers projets de rénovation au Louvre.
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