Marché de l'art aux enchères : baisse en 2016, la Chine reprend sa première place
Le produit des ventes d'art aux enchères dans le monde s'est élevé à 12,5 milliards de dollars en 2016 contre 16,1 milliards l'année précédente, indique Artprice, leader mondial des banques de données sur la cotation et les indices de l'art, en collaboration avec son partenaire chinois institutionnel Artron. Malgré ce net repli, le marché occidental a eu une progression record de 11% du nombre de transactions de "Fine Art" (hors antiquités, biens culturels anonymes et mobilier). "A l'Est comme à l'Ouest, l'objectif principal a été de consolider le coeur du marché, au détriment d'une nouvelle course aux records", résume le rapport communiqué à l'AFP en exclusivité.
"Attentisme des vendeurs"
Principale cause de la baisse du produit global, la chute des transactions de plus de 10 millions de dollars, passées de 160 en 2015 à 80 seulement l'an dernier. Une pénurie qui a entamé les recettes des places de New York (-43 %) et Londres (-30 %), spécialistes de ces ventes de prestige. "Sur tous les continents, il y a un attentisme des vendeurs" qui jouent sur la raréfaction des chefs d'oeuvres et la demande des musées, principaux acheteurs, souligne Thierry Ehrmann, président-fondateur d'Artprice.Délogée en 2015 par les Etats-Unis de la place de leader qu'elle occupait depuis cinq ans, la Chine "s'impose à nouveau clairement comme la première puissance". Profitant de la baisse du produit des ventes en Occident, elle réalise un chiffre d'affaires de 4,8 milliards de dollars (-2%), soit 38% des enchères mondiales. Six maisons de ventes chinoises figurent désormais dans le Top 10. Le marché chinois repose sur la calligraphie et la peinture traditionnelles (92 % des lots et 81 % du produit des ventes). Toutefois, l'art contemporain profite de l'essor de Hong Kong "devenue une place incontournable du marché de l'art", note Artprice.
Désormais numéro 2, les Etats-Unis ont enregistré un produit de ventes de 3,5 milliards de dollars, soit 28% du marché mondial. La Grande-Bretagne est en 3e position avec 17%. Si le résultat des ventes est en repli dans ces deux pays, le volume de transactions, c'est à dire le nombre, est en hausse respectivement de 24 % et 27%. Signe de la consolidation en cours, "la gamme des prix inférieurs à 50.000 dollars présente la plus nette progression et constitue à présent 96 % du marché en Occident". La France conserve sa quatrième place avec 579 millions d'euros , soit 5% du chiffre d'affaires mondial.
Monet, Rubens, Kandinsky, Basquiat et Ren Renfa
Un chef-d'oeuvre de l'impressionnisme, "La Meule" (1891) de Claude Monet, détient le record d'adjudication 2016 à 81,4 millions de dollars. Il avait été vendu 4,8 millions de dollars en 1990. Du côté de l'art ancien, "Loth et ses filles" de Peter Paul Rubens a atteint 58,1 millions de dollars lors d'une vente à Londres.Quant à l'art moderne, le record 2016 est détenu par Vassily Kandinsky, avec "Rigide et courbé" (1935) vendue 23,3 millions de dollars à New York. Pour l'art contemporain, un collectionneur japonais a déboursé 57,3 millions de dollars pour un Jean-Michel Basquiat, un chiffre très proche du record absolu détenu par Jeff Koons depuis 2013 avec "Balloon Dog" (58,4 millions de dollars). En Chine, le tableau "Five Drunken Kings Return on Horses" de Ren Renfa a été adjugé 45,89 millions de dollars, record 2016 .
Si New York reste le leader incontesté des grandes places (3,2 milliards de dollars de chiffre d'affaires), Beijing (2,3 milliards) a subtilisé la deuxième place à Londres (2,1 milliards). Chez les artistes, le Chinois Zhang Daqian a pris la tête du Top 5 des artistes les plus cotés devant Picasso, deux autres Chinois, Qi Baishi et Wu Guanzhong, et l'Allemand Gerhard Richter.
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