Martin Parr, l'ironie pour révélateur
"L'ironie et le thé sont les deux seules choses que nous maîtrisons à peu près, nous autres Britanniques". Martin Parr est mordant. le Jeu de Paume à Paris lui consacre une exposition jusqu'au 27 septembre 2009. Le photographe britannique, membre de l'agence Magnum, y présente ses clichés souvent qualifiés de "kitsh". On découvre aussi sa collection d 'objets improbables, qui pour lui témoignent tout autant de notre temps : papier toilette Ben Laden, assiettes Margareth Thatcher, barre de chocolat Spice Girls...., ainsi que son étonnante collection de livres de photographie.
Il épingle les petits détails qui tuent, et le résultat est un miroir impitoyable et salutaire. Martin Parr se revendique comme étant un photographe documentariste, ce qui hérisse certains de ces congénères, et surprend au premier abord. Son propos est pourtant clair. Ses clichés crus montrent la société de consommation telle qu'elle est, cynique, surréaliste, égoïste. On s'empiffre, on s'invente des paradis artificiels, on s'en sort comme on peu dans une société qui ne regarde pas les faibles. Les lumières sont crues, comme les couleurs et les postures. Les images prètent à rire, à se moquer. Mais l'humour est noir, comme l'est la société occidentale aujourd'hui. Il ne faut pas voir Marin Parr comme un amuseur, mais comme un infatigable chercheur. Dans un entretien publié par le quotidien "Le monde", il dit ce qui manque selon lui dans la photographie documentaire, et pourquoi il appartient bien à cette famille :
"Pour moi, les photos les plus importantes de la guerre en Irak n'ont pas été prises par des photoreporters, mais par les soldats américains qui ont enregistré, avec leur téléphone portable, les scènes d'humiliation et de torture dans les prisons d'Abou Ghraib. Au-delà, quels sont les grands sujets des photojournalistes ? La guerre, la famine, les SDF, le sida, la prostitution, la drogue. Ils n'abordent pas le quotidien de l'homme occidental, qui est une grande question, notamment pour la survie de l'humanité, et qui est aussi le sujet central du photographe documentaire."
Lire l'article de valérie Oddos sur france3.fr
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