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Mort de l'artiste catalan Antoni Tàpies, "poète de la matière"

Le peintre et sculpteur, dont l'œuvre est parfois comparée à celle de Salvador Dali et de Joan Miro, laisse derrière lui plus de 8 000 œuvres exposées dans les plus grands musées du monde.

Article rédigé par franceinfo avec AFP et Reuters
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L'artiste catalan Antoni Tàpies à Madrid (Espagne), le 16 novembre 2006. (SERGIO PEREZ / REUTERS)

Le peintre et sculpteur catalan Antoni Tàpies, considéré comme l'un des plus grands artistes de la deuxième moitié du XXe siècle, est mort lundi 6 février à l'âge de 88 ans dans sa ville natale, Barcelone (Espagne). Malade depuis quelque temps, il laisse derrière lui plus de 8 000 œuvres, dont beaucoup sont exposées dans les principaux musées d'art contemporain du monde. Son travail a été associé à d'autres grands noms de l'art du XXe siècle, comme Joan Miro et Salvador Dali, eux aussi catalans, et au mouvement surréaliste. 

Extrait du tableau "Ocre, marron et blanc au quatre" d'Antoni Tàpies (1972). (FTVi)

Né à Barcelone en 1923, Antoni Tàpies commence à exposer ses tableaux marqués par le surréalisme dans les années 1940, avant d'évoluer peu à peu vers l'abstraction. Tàpies acquiert une réputation internationale à partir des années 1950, mélangeant les matériaux dans ses œuvres, apportant une texture inédite, en relief. A la fin des années 1960, il dénonce le franquisme et marque un intérêt certain pour la culture et la philosophie orientales.

Ficelle, paille, terre, chiffons

Dans ses productions, parfois considérées comme "difficiles", on retrouve souvent des croix, le signe de multiplication ou encore le chiffre 4, en référence aux quatre éléments et aux quatre points cardinaux. "Poète de la matière" comme le décrit le quotidien El Pais, il s'est rendu célèbre en maniant avec originalité les matériaux pauvres : ficelle, fil de fer, paille, terre, chiffons ou papier déchiré.

Affiche de l'édition 2000 du tournoi de tennis Roland Garros, dessinée par Antoni Tàpies. (AFP)

Cet artiste était "l'un des grands phares de l'art contemporain, qui avait su créer son propre univers", a commenté Alfred Pacquement, directeur du musée national d'Art moderne à Paris. C'était "un homme d'une grande culture, un humaniste" avec "son propre style, son propre langage (...). Il laisse une œuvre extrêmement importante qui a eu beaucoup d'influence sur la production artistique actuelle."

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