Mort de la chorégraphe allemande Pina Bausch
Pina Bausch s'était vu diagnostiquer un cancer la semaine dernière. Il y a encore quinze jours, la chorégraphe était sur les planches.
En juin 1979, le public français découvre son travail au Théâtre de la Ville, avec ses spectacles Les 7 Péchés capitaux et Barbe-Bleue. Les représentations sont loin de faire l'unanimité : certains spectateurs, pour qui "la danse reste l’art du beau par excellence" en sortent ulcérés. "Les outrages que Pina Bausch fait subir aux corps, son parti pris de misérabilisme et d’austérité, son refus obstiné de la moindre concession à l’agrément du geste, relèvent de la provocation", écrivait alors Le Monde.
Trente ans plus tard, les "provocations" de Pina Bausch ont écrit quelques-unes des plus belles pages de l’histoire de la danse du demi-siècle écoulé et la chorégraphe allemande est considérée comme une novatrice, qui a radicalement bouleversé l’essence du mouvement dansé.
Pina Bausch a en effet rompu avec les formes de danse conventionnelles en expérimentant de nouvelles formes et en introduisant le concept de danse-théâtre ou "Tanztheater". Jusqu'au milieu des années 1980, sa compagnie, le Tanztheater Wuppertal, a été le fleuron du ballet allemand. Il reste une référence internationale.
Dans l’attention aux détails, notamment dans les rapports entre les sexes, ses chorégraphies sont de véritables révélateurs d'émotions.
Pedro Almodóvar l'avait mise en scène dans Parle avec elle, où Pina Bausch avait créé à partir de questions qu'elle posait à ses danseurs.
Anne Jocteur Monrozier
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