Musée Picasso : la grosse colère de Claude Picasso
Entre la ministre de la Culture et Claude Picasso, ça n'est pas franchement l'amour fou. "*La France se fout de mon père ! ", s'énerve ainsi le fils de l'artiste, dans un entretien donné au Figaro* . La raison de son courroux ? Après cinq ans de travaux, le musée Picasso, à Paris, ne rouvrira sans doute pas le mois prochain comme prévu. Au mieux en juillet, au pire à la rentrée, après la saison touristique donc.
Pourquoi ce délai ? Non pas parce que le chantier de rénovation a pris du retard, mais par la faute du ministère, raconte Claude Picasso. Le fils que l'artiste a eu avec Françoise Gilot est le représentant de la famille au conseil d'administration du musée. Il raconte au Figaro être allé voir Aurélie Filippetti, qui lui a expliqué ne pas pouvoir ouvrir "car il n'y avait pas de gardiens, et m'a soutenu que c'était à cause du retard du chantier. Or celui-ci a été livré à la date prévue, c'est-à-dire mardi."
La brouille Filippetti/Baldassari
La réalité est peut-être un peu plus complexe. Deux expertises ont été diligentées pour faire le point sur le climat social du musée : celle de l'Igac, l'Inspection générale des affaires culturelles, puis celle d'Oasys, un cabinet spécialisé, qui a conclu à l'impossibilité pour le musée de fonctionner en l'état, pour des raisons sociales et de mauvaise gestion du personnel.
En fait, Claude Picasso estime aujourd'hui que le projet fait les frais de la mésentente entre la ministre et l'actuelle directrice du musée, Anne Baldassari. Leur brouille est de notoriété publique, mais on ne remplace pas facilement une si grande connaisseuse de l'oeuvre de Picasso qui a, de plus, présidé à toute la réorganisation du nouveau musée Picasso.
"La France se fout de mon père et aussi de ma tête !"
Mais Claude Picasso va plus loin. "La vérité, c'est qu'il n'y a aucune envie positive d'ouvrir le musée. Je me fais balader, j'ai l'impression que la France se fout de mon père et aussi de ma tête !". Après le coup de sang, les menaces : pour fêter l'ouverture du musée, "je voulais offrir des documents de Dora Maar sur la création de Guernica, ainsi qu'un très important carnet de dessins. D'autres enfants de Picasso, ou certains de mes neveux, ont aussi des projets." Et de laisser entendre que ceci pourrait être bien mis à mal...
Des propos "très excessifs" , juge pour sa part le ministère de la Culture, par la voix du directeur général du patrimoine, Vincent Berjot. "Nous avons dit il y a trois semaines que nous ne pouvions pas ouvrir en juin. La livraison de l'hôtel Salé est intervenue avec un mois de retard. Il vient seulement d'être livré. Il y a encore des travaux qui ne sont pas achevés sur d'autres bâtiments ." D'ailleurs, "Anne Baldassari a reconnu elle-même que le musée ne pourrait pas ouvrir en juin. Nous ne sommes pas à quelques semaines près, après cinq ans de fermeture ."
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.