Nouvelle polémique au British Museum autour de reliques volées à l'Eglise éthiopienne orthodoxe

Le fameux musée de Londres conserve, depuis la fin du 19e siècle, plusieurs tabots, objets sacrés qui ne peuvent être observés que par des prêtres.
Article rédigé par Richard Place
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
La façade du British Museum. (MAXPPP)

Le British Museum cache-t-il des informations sur des reliques volées à l’Ethiopie ? Une enquête administrative a été lancée outre-Manche concernant ces tablettes sacrées pour les chrétiens éthiopiens orthodoxes. Le plus célèbre musée anglais refuse de communiquer sur le sujet et ne répond à aucune sollicitation.

Le tabot est un objet sacré, présenté comme une réplique des tables de la Loi, sur laquelle sont inscrits les dix commandements de la Bible. Pour l’église orthodoxe en Ethiopie, il incarne la présence de Dieu. Tellement sacré qu’il doit être recouvert de tissu, seuls les prêtres peuvent le voir. À la fin du 19e siècle, des soldats britanniques en volent onze. Ils finissent au British Museum où ils n’ont jamais été exposés. Respectant les consignes de l’Eglise, le musée les conserve dans un endroit où personne ne peut les voir, pas même le personnel ou des chercheurs.

"Ils ne manqueront à personne"

Dans ces conditions, pourquoi ne pas les restituer ? C’est la question que posent des militants. Ils n’obtiennent aucune réponse alors ils se tournent vers un organisme administratif, le commissariat à l’information. "Ils ne manqueront à personne puisque personne n’est jamais autorisé à les voir", s’indignent les plaignants.

Le prestigieux musée traverse une période compliquée après le vol avéré et la revente d’œuvres dont il avait pourtant la charge. Un scandale qui a coûté sa place au directeur. Et de nombreux pays réclament régulièrement le retour de reliques. Le Chili, la Grèce, le Bénin, entre autres, estiment avoir été volés et veulent récupérer des vestiges ou des objets.

Fondé en 1753, le British Museum abrite une collection de huit millions d'objets, parmi lesquels la pierre de Rosette ou les frises du Parthénon, acquises à l'époque coloniale et revendiquées par la Grèce. 
L'institution, dont la visite est gratuite, représente l'attraction touristique la plus prisée du Royaume-Uni, avec 5,8 millions de visiteurs en 2023, en augmentation de 42% par rapport à l'année précédente, selon l'association du secteur.

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