"On l'appelait Chocolat", une exposition hommage à l'artiste sans nom
Si Rafael Padilla est mort dans la misère et l’oubli en 1917 à Bordeaux, il retrouve aujourd’hui le feu des projecteurs : le film de Roschdy Zem, une exposition et un livre de Gérard Noiriel rendent hommage à cet homme au destin hors-norme.
Présentée à la Maison des métallos à Paris et intitulée "On l’appelait Chocolat, sur les traces d’un artiste sans nom", l’exposition retrace son parcours grâce à de nombreux documents : affiches, photographies, extraits de journaux et de films, caricatures, images publicitaires, documents sonores... présentés pour la première fois au grand public.
Reportage : V. Delahautemaison / A. Marguet / E. Riou
Le travail d'un historien
Si l’histoire du clown Chocolat est médiatisée aujourd’hui, c’est en partie grâce à Gérard Noiriel, un historien, spécialiste de l’histoire de l’immigration et directeur d’études à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS). En 2009, il a écrit un spectacle intitulé "Chocolat clown nègre", mis en scène par Marcel Bozonnet. Ce spectacle, produit par la Maison de la Culture d’Amiens et qui a tourné dans toute la France, a été suivi en 2012 par la sortie d’un premier ouvrage éponyme, "Chocolat clown nègre", signé Gérard Noiriel et paru aux Editions Bayard.Tout ce travail a attiré l’attention du producteur Mandarin Cinéma avant de donner naissance au film de Roschdy Zem sur lequel Gérard Noiriel a travaillé en tant que conseiller scientifique. Pour accompagner la sortie du long-métrage, l'historien a signé une biographie de l’artiste intitulée "Chocolat la véritable histoire d'un homme sans nom" (Ed. Bayard) qui rappelle que le clown n’a jamais eu d’état civil et qu’il fut enterré à Bordeaux dans une fosse commune, sous le nom de Rafael Padilla.
Gérard Noiriel est également commissaire de l’exposition proposée à la Maison des métallos jusqu’au 28 février et qui devrait être itinérante. Elle témoigne de l’important travail de recherches mené par l’historien à travers le collectif Daja qui développe de nouvelles alliances entre chercheurs et artistes, au théâtre comme au cinéma.
Une rencontre avec Gérard Noiriel est organisée le vendredi 4 février à 19h00. Entrée libre mais réservation conseillée.
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