: En images Exposition : Paul Smith redécore le musée Picasso, 50 ans après la disparition du peintre
Il y a 50 ans, Pablo Picasso disparaissait. Le célèbre peintre est décédé le 8 avril 1973 à Mougins dans le sud de la France. À l'occasion de cet anniversaire, le Musée Picasso à Paris présente à partir de mardi 7 mars un accrochage exceptionnel de sa collection, avec la participation du designer britannique Sir Paul Smith. L'exposition Célébration Picasso – La collection prend des couleurs est à voir à Paris au musée Picasso jusqu'au 27 août. De lui, on connait ses collections de vêtements, son goût pour la couleur et les rayures. Avec lui, vous verrez Picasso comme on ne vous l'a jamais montré. Paul Smith est très ému que le musée lui ait proposé cette collaboration : "C'est absolument à couper le souffle. Je n'aurais jamais pu imaginer ça. Ça a été un grand honneur."
Paul Smith a réalisé la scénographie des salles, les conservateurs du musée la sélection des œuvres. "En faisant appel à Paul Smith, nous pouvions montrer à nouveau les chefs d'œuvre de la collection avec un regard un peu décalé, explique Cécile Debray, la présidente du Musée Picasso. Son apport ici, ça a été de rendre l'œuvre de Picasso accessible à tous, en faisant une sorte de merveille esthétique ; une sorte de découverte émerveillée, presque enfantine, de ce qu'est la peinture de Picasso. Je pense que son humour, cet humour anglais, saura plaire au jeune public."
"La salle des rayures est très visuelle"
Paul Smith propose une approche très visuelle de l'œuvre de Picasso. Pour évoquer la période bleue, il peint les murs d'un bleu foncé qui met en valeur les toiles les plus sombres de l'artiste. Dans la salle des céramiques, il couvre les murs de centaines d'assiettes blanches, magnifiant ainsi 12 créations de Picasso. Et bien sûr, il y a la salle des rayures. "Avant cette exposition, et avant d'en apprendre beaucoup sur le travail de Picasso, je ne m'étais pas rendu compte qu'il utilisait souvent les rayures dans ses peintures, raconte Paul Smith. Pendant le Covid-19, j'ai dû préparer l'essentiel de l'exposition en regardant des centaines et des centaines de ses œuvres. Et soudain, ces rayures m'ont sauté au visage. J'ai pensé : 'Ah c'est sympa. Voilà une chose pour laquelle je suis très connu et que Picasso utilise beaucoup.' La salle des rayures est très visuelle."
Cette scénographie qui donne à Picasso des accents pop, Olivier Picasso, petit-fils de l'artiste, la valide totalement : "C'est un clin d'œil très amusant de la part de quelqu'un qui est dans la mode, qui est dans l'immédiat, qui est dans la saisonnalité. Et de se retrouver avec un Picasso immortel, ça n'a pas dû être facile, mais je pense que le challenge a été relevé. On a l'impression qu'ils ont même travaillé de concert tous les deux. Paul Smith est un homme libre, mon grand-père était un homme libre et donc ça fonctionne. Lorsque deux artistes se mettent côte à côte, c'est presque une collaboration au sens artistique du terme. Je pense qu'il ne faut s'interdire aucune audace." Une audace qui devrait séduire un public plus jeune.
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