À Aix-en-Provence, découvrez les œuvres de Pierre Bonnard influencées par les estampes japonaises
Surnommé le "nabi très japonard", Pierre Bonnard (1867-1947), est celui qui, parmi les membres du mouvement postimpressionniste, a été le plus séduit par la culture japonaise. D’abord collectionneur d’estampes, il s’en est vite inspiré dans son travail.
La vogue du japonisme
Dès le milieu du XIXe siècle, tout ce qui vient du Japon suscite de l’engouement chez les artistes français puis britanniques. Baptisée le japonisme, cette influence s’accentue lors de la première participation du Pays du Soleil Levant à l’Exposition universelle de 1867. Le mouvement nabi s’intéresse de près à l’art japonais. Pierre Bonnard, qui est l'un des fondateurs, est le plus conquis. Dès 1889, il réalise des paravents inspirés de motifs issus de l'art japonais. Un intérêt qui s’accentue en 1890 quand il découvre une exposition sur la gravure japonaise à l’Ecole des Beaux-arts. Dès lors, il se détourne de la représentation du réel, rompt avec la perspective traditionnelle et privilégie les couleurs vives et le mouvement.
J’avais compris au contact de ces frustes images populaires que la couleur pouvait comme ici exprimer toutes choses sans besoin de relief ou de modelé. Il m’apparut qu’il était possible de traduire lumière, formes et caractère rien qu’avec la couleur.
Pierre Bonnard
Des œuvres qui dialoguent
Les couleurs mais également les formes et les thèmes des estampes japonaises influenceront Pierre Bonnard tout au long de sa vie. Et l’exposition de l’Hôtel de Caumont en est une belle démonstration. En présentant les œuvres de Pierre Bonnard et la sélection d’estampes de la collection Leskow, les points communs s’offrent aux yeux des visiteurs. L’huile sur toile L’amandier en fleurs peinte par Pierre Bonnard en 1930 est un bon exemple. L’arbre représenté était dans le jardin de l’artiste, dans les Alpes-Maritimes. "Pierre Bonnard appréciait l’amandier dont les fleurs éclosent en hiver. Les Japonais aimaient aussi représenter les quatre saisons" explique Sophie Guerinet, responsable d'exploitation de l'Hôtel de Caumont. Curieusement Pierre Bonnard ne s’est jamais rendu au Pays du Soleil Levant. Mais il reste encore aujourd’hui le plus japonais des peintres français.
Exposition "Bonnard et le Japon" - Hôtel de Caumont, 3 rue Joseph Cabassol à Aix-en-Provence – Jusqu’au 6 octobre 2024 - Tous les jours de 10h à 19h.
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