À Toulouse, une toile de maître du XVIe siècle découverte dans un grenier, est mise aux enchères
C’est une œuvre du grand peintre allemand Bernhard Strigel. Elle appartenait depuis trois générations à une famille toulousaine qui ne connaissait pas ses origines et donc sa valeur. Le tableau sera vendu aux enchères ce vendredi 4 février.
Baptisée L’Ange thuriféraire vêtu d’une tunique jaune, l’œuvre a plus de 500 ans. C’est un joyau du début de la Renaissance allemande. Elle a été estimée entre 600 000 et 800 000 euros.
Une incroyable découverte
C’est une histoire dont tout le monde rêve. Découvrir une toile de maître dans le grenier familial. C’est ce qui est arrivé à une famille toulousaine. L’œuvre a été authentifiée à l’occasion d’un héritage. L’automne dernier, la maison des ventes Artpaugée est chargée de faire un inventaire pour la succession. Sous une pile d’autres tableaux, deux commissaires-priseurs tombent sur cette œuvre dont la qualité les interpelle. Mais son état de conservation qui est exceptionnel les fait douter. "On aurait pu croire que c’était une copie" explique Géraldine Martres, commissaire-priseur à Artpaugée.
Afin de s’assurer qu’il ne s’agit pas d’un faux peint avec des techniques anciennes, le tableau est minutieusement expertisé. "On a fait un cliché infrarouge et une radio pour s’assurer de la qualité du support", précise Philippine Motais de Narbonne, experte en tableaux. Finalement, l’expertise ne laisse aucun doute. Son auteur est bien Bernhard Strigel. Une belle surprise pour ses propriétaires. "Ils savaient que c’était un tableau qui avait une valeur, mais pas à ce point-là. Ils ont cherché pendant plus d’une trentaine d’années à le faire authentifier. Ils se sont adressés à plusieurs personnes qui n’ont pas réussi à mettre un nom sur l'artiste", rapporte Pauline Maringe, commissaire-priseur à Artpaugée.
Quelles sont ses origines ?
Le tableau ferait partie d’un ensemble, le retable de Notre-Dame de Memmingen en Allemagne (Bavière). L’Ange thuriféraire vêtu d’une tunique jaune a d’ailleurs un jumeau. Un autre ange signé Bernhard Strigel habillé, cette fois-ci, d’une robe pourpre qui appartient au Louvre Abu Dhabi depuis 2009. Le retable aurait été démantelé au moment de la Réforme en Allemagne. Comment l’ange à la tunique jaune est-il arrivé jusqu’à Toulouse ? C’est un mystère. On retrouve sa trace en France au début du XIXe siècle dans les collections Dubois, puis Saint-Morys et enfin Berthon. Ensuite, il disparaît à nouveau pendant une cinquantaine d'années. Il veille sur la très chanceuse famille toulousaine depuis le début du XXe siècle.
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