Après des débuts au Louvre, Thomas Cambois excelle dans la reproduction des chefs-d'oeuvre
On les aperçoit parfois dans les musées, consciencieusement concentrés devant les toiles des plus grands maîtres de l’art : ils copient. La ressemblance est souvent troublante tant les effets sont retranscrits avec talent. Thomas Cambois a pendant 5 ans été copiste accrédité au Musée du Louvre. Cinq années durant, il a reproduit les classiques de la peinture, passant d’un mouvement artistique à un autre avec une aisance déconcertante.
Reportage : France 3 Atlantique – V. Prétot / T. Porlon / M. Coudrin
Par passion, mais aussi pour se perfectionner, Thomas Cambois copie les toiles des grands maîtres qui le fascinent. Pendant cinq ans, il a bénéficié des accréditations dispensées par le Louvre afin de pouvoir copier les chefs d’œuvres exposés. Une chance qui lui a permis de réaliser des copies quasiment impossibles à différencier des originales. Mais cette opportunité était dépendante de règles rigoureuses. Thomas Cambois raconte : "Il y a un règlement qui est assez stricte, des horaires qu’il faut respecter, ainsi qu’une tenue. On n’a pas le droit de faire de la publicité ou de vendre sur place. On est ici exclusivement pour peindre, pour travailler et on travaille cinq matinées par semaine."
Dans son atelier à Royan, Thomas Cambois s’attaque à tous les styles et toutes les époques. Quand il était copiste au Louvre, il a commencé à reproduire "La Nef des Fous" de Jérôme Bosh, datée d’environ 1500. Acquise en 1918 par le Musée du Louvre, la toile du Hollandais a momentanément disparu de la vue de Thomas Cambois. "Je l’ai commencée au Louvre il y a quatre ans et le tableau est parti en restauration pendant que je le copiais : un matin je me suis présenté et le tableau n’était plus au mur. La difficulté c’est la précision, Jérôme Bosh était comme tout peintre hollandais, très précis, c’est un travail de miniature" raconte-t-il pinceaux à la main, poursuivant son travail grâce à des photographies.
Sa plus belle copie, il l’a réalisée en reproduisant "La Grande Odalisque" de Ingres confie-t-il : "Il y a cinq mois de travail sur ce tableau. […] Je suis assez fier" Un travail de longue haleine, mais qui lui permet aussi de prendre quelques libertés, comme avec "L’Origine du Monde" de Gustave Courbet qu’il a peint en plus grand que l’original. Souvent, il "agrandit" les toiles qu’il reproduit, mais jamais il ne copie la signature des grands maîtres. Une réminiscence de son statut de copiste au Louvre, qui le lui interdisait formellement.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.