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"Arabesque", le génie oriental de Matisse à Rome
Le génie de Matisse s'invite aux Ecuries du Quirinal de Rome jusqu'au 21 juin à l'occasion d'une rétrospective retraçant l'influence de l'Orient dans les oeuvres de l'un des artistes français les plus attirés par les autres cultures.
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Plus de 100 chef d'oeuvres
Intitulée "Matisse Arabesque", l'exposition regroupe pour la première fois à Rome plus de 100 chefs d'oeuvres provenant des plus importantes collections du monde parmi lesquelles la Tate gallery de Londres, le Metropolitan Museum et le MoMA de New York, le Pouchkine Museum de Moscou, le Centre Pompidou ou encore le musée du Quai Branly à Paris. "La révélation m'est venue d'Orient"
"La révélation m'est venue d'Orient" écrivait Henri Matisse en 1947 au critique d'art Gaston Diehl. Plus qu'une révélation, c'est une influence culturelle croissante que l'on voit se développer dans les toiles de l'artiste en arpentant les salles des anciennes Ecuries du palais Quirinal, ancienne résidence des papes qui abrite aujourd'hui la présidence de la République. Un Orient qui, avec ses arabesques et ses couleurs vibrantes, suggère un espace plus vaste, libérant les compositions de toute contrainte formelle.
Le parcours débute par une nature morte "Arums, Iris et Mimosa", prémonitoire de la future magie chromatique de l'artiste avec des tons bleus et verts rappelant les pays du Maghreb, pour ensuite se poursuivre avec ses travaux inspirés du primitivisme, un mouvement pictural apparu en Russie. Les couleurs s'assombrissent, les formes deviennent simples, géométriques, comme dans le "Portrait d'Yvonne Landsberg", "L'Italienne" ou "Les trois soeurs". Arrivent ensuite les productions d'inspirations asiatiques avec des tableaux de la Pinacothèque Agnelli, comme "La branche de prunier, fond vert".
Le monde méditerranénen dans toutes ses couleurs
Dans les dernières salles, le monde méditerranéen explose dans toutes ses couleurs à travers le tableau "Zohra sur la terrasse" ou "Marocain en vert". S'ensuit la magie des odalisques : "Odalisque bleue", "Deux modèles qui se reposent". Parmi les autres chefs d'oeuvres, "Danseuses espagnoles", "Intérieur à Etretat". "Poissons rouges", célèbre tableau conservé au musée Pouchkine de
Moscou, clôt l'exposition. C'est au moment de la diffusion de l'Art nord-africain et japonais à Paris à la fin du XIXe siècle, puis à l'occasion de l'Exposition universelle de 1900 que l'artiste découvre la culture orientale en visitant les pavillons de la Turquie, Maroc, Algérie ou encore de la Tunisie et l'Egypte. S'ensuivront de nombreux voyages dans les pays du Maghreb, mais également en Asie et en Russie, desquels il rapportera de nombreux objets d'art : céramiques, tapis, statuettes...
Objets orientaux face aux toiles
"Voilà pourquoi cette exposition comporte beaucoup d'objets orientaux qui nous ont pour la plupart été prêtés par le musée du Quai Branly de Paris. Disposés face aux toiles, les tapis, masques et autres trésors s'attirent, se confrontent et illustrent parfaitement la fascination de Matisse pour l'Orient à chaque étape de sa vie", explique à l'AFP Ester Coen, professeur d'Art contemporain à l'université de L'Aquila et organisatrice de l'exposition.
Pour Fabio Isman critique d'art et écrivain italien, "dans cette rétrospective, il ne s'agit pas seulement d'art mais d'associer l'art avec des objets culturels chers à Matisse. Le travail réalisé par les organisateurs est exceptionnel. Des cadres mythiques sont parfois réunis dans une même salle et le génie coloré de Matisse opère".
"Arabesque", Matisse aux Ecuries du Palais Quirinal à Rome
Du 4 mars au 21 juin 2015
Rue XXIV mai 16, Rome
Ouverture: de dimanche à jeudi de 10h00 à 20h00, vendredi et samedi de 10h00 à 22h30.
On peut entrer jusqu’à une heure avant la fermeture.
Intitulée "Matisse Arabesque", l'exposition regroupe pour la première fois à Rome plus de 100 chefs d'oeuvres provenant des plus importantes collections du monde parmi lesquelles la Tate gallery de Londres, le Metropolitan Museum et le MoMA de New York, le Pouchkine Museum de Moscou, le Centre Pompidou ou encore le musée du Quai Branly à Paris. "La révélation m'est venue d'Orient"
"La révélation m'est venue d'Orient" écrivait Henri Matisse en 1947 au critique d'art Gaston Diehl. Plus qu'une révélation, c'est une influence culturelle croissante que l'on voit se développer dans les toiles de l'artiste en arpentant les salles des anciennes Ecuries du palais Quirinal, ancienne résidence des papes qui abrite aujourd'hui la présidence de la République. Un Orient qui, avec ses arabesques et ses couleurs vibrantes, suggère un espace plus vaste, libérant les compositions de toute contrainte formelle.
Le parcours débute par une nature morte "Arums, Iris et Mimosa", prémonitoire de la future magie chromatique de l'artiste avec des tons bleus et verts rappelant les pays du Maghreb, pour ensuite se poursuivre avec ses travaux inspirés du primitivisme, un mouvement pictural apparu en Russie. Les couleurs s'assombrissent, les formes deviennent simples, géométriques, comme dans le "Portrait d'Yvonne Landsberg", "L'Italienne" ou "Les trois soeurs". Arrivent ensuite les productions d'inspirations asiatiques avec des tableaux de la Pinacothèque Agnelli, comme "La branche de prunier, fond vert".
Le monde méditerranénen dans toutes ses couleurs
Dans les dernières salles, le monde méditerranéen explose dans toutes ses couleurs à travers le tableau "Zohra sur la terrasse" ou "Marocain en vert". S'ensuit la magie des odalisques : "Odalisque bleue", "Deux modèles qui se reposent". Parmi les autres chefs d'oeuvres, "Danseuses espagnoles", "Intérieur à Etretat". "Poissons rouges", célèbre tableau conservé au musée Pouchkine de
Moscou, clôt l'exposition. C'est au moment de la diffusion de l'Art nord-africain et japonais à Paris à la fin du XIXe siècle, puis à l'occasion de l'Exposition universelle de 1900 que l'artiste découvre la culture orientale en visitant les pavillons de la Turquie, Maroc, Algérie ou encore de la Tunisie et l'Egypte. S'ensuivront de nombreux voyages dans les pays du Maghreb, mais également en Asie et en Russie, desquels il rapportera de nombreux objets d'art : céramiques, tapis, statuettes...
Objets orientaux face aux toiles
"Voilà pourquoi cette exposition comporte beaucoup d'objets orientaux qui nous ont pour la plupart été prêtés par le musée du Quai Branly de Paris. Disposés face aux toiles, les tapis, masques et autres trésors s'attirent, se confrontent et illustrent parfaitement la fascination de Matisse pour l'Orient à chaque étape de sa vie", explique à l'AFP Ester Coen, professeur d'Art contemporain à l'université de L'Aquila et organisatrice de l'exposition.
Pour Fabio Isman critique d'art et écrivain italien, "dans cette rétrospective, il ne s'agit pas seulement d'art mais d'associer l'art avec des objets culturels chers à Matisse. Le travail réalisé par les organisateurs est exceptionnel. Des cadres mythiques sont parfois réunis dans une même salle et le génie coloré de Matisse opère".
"Arabesque", Matisse aux Ecuries du Palais Quirinal à Rome
Du 4 mars au 21 juin 2015
Rue XXIV mai 16, Rome
Ouverture: de dimanche à jeudi de 10h00 à 20h00, vendredi et samedi de 10h00 à 22h30.
On peut entrer jusqu’à une heure avant la fermeture.
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