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Au musée Fabre de Montpellier, découvrez Jean Ranc, le peintre qui tirait le portrait des Rois de France et d’Espagne

Le musée Fabre de Montpellier propose la première exposition dédiée au portraitiste originaire de la région. "Jean Ranc (1674-1735) un Montpelliérain à la cour des rois " est à découvrir jusqu'au 26 avril 2020. 

Article rédigé par Odile Morain
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 3min
Exposition Jean Ranc au Musée Fabre.  Portrait de l’infant Ferdinand, futur roi d’Espagne, vers 1723, huile sur toile, 144 x 116 cm,  (Museo Nacional del Prado, Dist. RMN-GP / image du Prado)

Plus connu en Espagne qu'en France, le peintre montpelliérain n'avait jamais été au centre d'une exposition dans sa ville d'origine. Le musée Fabre de Montpelleir lui rend hommage jusqu'au 26 avril 2020. 

Exposition Jean Ranc au musée Fabre de Montpellier
Exposition Jean Ranc au musée Fabre de Montpellier Exposition Jean Ranc au musée Fabre de Montpellier

Vertumne et Pomone : les stars de l'exposition

Spécialisé dans le portrait d’apparat, Jean Ranc a développé un langage pictural fait d’élégance et de raffinement, pour servir le prestige de ses commanditaires.

A l'occasion de cette exposition, trois pièces majeures peintes par Ranc, ont été prêtées par les Archives diplomatiques de La Courneuve. Parmi ces œuvres d'exception : Vertumne et PomoneLa peinture  représente un homme travesti en vieille femme.

Jean Ranc (Montpellier, 1674 – Madrid 1735), Vertumne et Pomone, vers 1710 – 1722, huile sur toile, 170 x 120 cm, Montpellier, Musée Fabre (Musée Fabre de Montpellier Méditerranée Métropole, photographie Frédéric Jaulmes.)

Les prêts du Musée du Prado, du Patrimonio Nacional, du Musée national de Stockholm ou du Musée du château de Versailles, permettent également de révéler le talent de l’auteur.  

La bonne rencontre 

Jean Ranc débute très jeune sa carrière en France. Il n'a qu'une vingtaine d'années lorsqu'il devient l’élève de Hyacinthe Rigaud, célèbre portraitiste de Louis XIV. Très vite, des bourgeois repèrent la qualité picturale de Ranc. Ses clients apprécient la beauté de ses draperies, la brillance de ses moirures, le charme de ses couleurs mais aussi la désinvolture des poses . "La dernière élégance, c'est précisément de se faire représenter de manière négligée ou relâchée, c'est le signe d'appartenir à une certaine élite qui peut se permettre une certaine décontraction", précise Pierre Stépanoff, Conservateur du musée Fabre. 

Une vendangeuse, portrait présumé de  Marguerite Elisabeth Rigaud, vers 1715 (Photographie Nationalmuseum.)

Les premiers à lui demander des toiles sont des bourgeois de Montpellier, parmi eux la septième fortune de France, Joseph Bonnier, futur baron de la Mosson. "Bonnier n'est pas un aristocrate, il ne fait pas partie de l'élite, sa volonté est de donner l'apparence d'unedécontraction toute aristocratique", souligne encore le spécialiste. Puis, des personnages de rang royal, comme le jeune Louis XV ou le Régent Philippe d’Orléans lui commandent des portraits. 
Jean Ranc (Montpellier, 1674 – Madrid 1735), Portrait de Joseph, futur baron de la Mosson, 1702, huile sur toile, 146 x 116 cm, (Musée Fabre de Montpellier Méditerranée Métropole- photographie Frédéric Jaulmes)

Une carrière internationale à la cour d'Espagne 

La trajectoire de Jean Ranc prend un tour international, lorsqu’en 1722 il est appelé par le roi d’Espagne Philippe V, petit fils de Louis XIV, pour devenir le peintre officiel de la cour. "Il va décorer les appartements royaux, s'occuper de l'ameublement du roi, des collections royales et bien sûr devenir portraitiste du roi, de la reine et des infants", explique Michel Hilaire, Conservateur général du musée Fabre.

Jean Ranc (Montpellier, 1674 – Madrid 1735), Portrait équestre de Philippe V, roi d’Espagne, vers 1723, huile sur toile, 335 x 270 cm (Museo Nacional del Prado, Dist. RMN-GP / image du Prado)

Une fin tragique

Cette aventure madrilène va pourtant mal se terminer, et signer la fin de la carrière du peintre, lorsqu'un incendie ravage l'Alcazar de Madrid en 1734. "On l'accuse injustement d'avoir mis le feu et il meurt dans la chagrin six mois plus tard", raconte encore l'expert. 

L'exposition du musée Fabre propose aussi une parenthèse originale. Un vestiaire où le visiteur peut revêtir les habits du roi. 

"Jean Ranc (1674-1735) un Montpelliérain à la cour des rois " 
Musée Fabre de Montpellier du 25 janvier 2020 au 26 avril 2020 
Du mardi au dimanche, de 10h à 18h.
Tarifs : 13,00 €
Pass'agglo/métropole : 10,50 €
Jeune de 6 à 18 ans, Etudiant de moins de 26 ans, Demandeur d'emploi, Bénéficiaire RSA : 9,50 €
Moins de 6 ans : Gratuit

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