Cézanne et la Sainte-Victoire, le peintre et sa muse de calcaire
Débutée en octobre, l’exposition de la fondation Vuitton consacrée à la superbe collection de l’homme d’affaires et mécène russe Sergueï Chtchoukine a attiré plus de 600 000 visiteurs. Et pour cause : les œuvres présentées ont marqué l’histoire de l’art moderne. Certaines plus que d’autres.
C’est le cas des tableaux de Cézanne. La collection de Chtchoukine en compte 8. Parmi elles, la toile intitulée "Montagne Sainte-Victoire, vue des Lauves" (1904-1905) que l’artiste a peint quelques mois avant sa mort, en octobre 1906. Elle fait partie des 87 tableaux que Cézanne a consacrés à ce massif de calcaire, emblématique de la Provence et dont la renommée doit beaucoup à l’artiste.
S'approprier la montagne
Mais qui de la montagne ou de l’artiste a révélé l’autre ? Entre la Sainte-Victoire et Cézanne, c’est une véritable histoire d’amour, un tête-à-tête qui a fini par bousculer l’histoire de l’art moderne. "Cézanne a lutté avec la montagne pour se l’approprier et en découvrir chaque facette, chaque variation colorée et ce sont ces fluctuations qu’il a essayé de synthétiser et d’intégrer à sa peinture" explique Bruno Ely, conservateur en chef du musée Granet à Aix-en-Provence.Entre le moment où il a commencé à peindre la montagne en arrière-plan et celle où elle devient le sujet principal de ses toiles, le style de Cézanne a changé, s'est "épuré" préfigurant l’art abstrait et le travail de Picasso et Matisse.
Reportage : V. Gaget / V. Lucas / E. de Pourquery / M. Bitton
"Icônes de l'art moderne. La collection Chtchoukine"
jusqu'au 5 mars 2017
Fondation Louis Vuitton
8 avenue du Mahatma Gandhi Paris 16e
Ouvert tous les jours
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