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Claude Monet : impressions de la gare Saint-Lazare

Claude Monet, l'un des fondateurs du mouvement impressionniste, a peint de très nombreux paysages, mais également des scènes plus urbaines et témoins des grands changements de son époque. C'est le cas de la série de 12 tableaux "La gare Saint-Lazare", réalisée en 1877. Une illustration de la révolution industrielle, qui inspira notamment Zola pour son roman "La bête humaine".
Article rédigé par Marie Pujolas
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 3min
Détail de "La gare Saint-Lazare", Claude Monet (1840-1926), 1877. Dim : 0,75 x 1,04m. Paris, musee d'Orsay
 (Electa/Leemage)

Un lieu : la gare Saint-Lazare à Paris. Un peintre : Claude Monet. Une époque : les années 1870, première révolution industrielle en France. À cette période, le peintre a délaissé pour un temps les paysages normands pour s'installer à Paris. Il s'intéresse à la vie moderne et veut en retranscrire l'essence. Travailleur acharné, il demande l'autorisation de s'installer quelques jours sous la verrière de la gare Saint-Lazare, une prouesse architecturale, symbole de ce nouveau monde moderne. Il peindra 12 toiles sur ce thème. Seule "La gare Saint-Lazare" est exposée aujourd'hui au Musée d'Orsay. Les autres tableaux sont exposés un peu partout dans le monde. 

Reportage : E. de Pourquery / X. Deperthes / A. Fischer : C. Baume / A. Brodin

Fortement critiqué à ses débuts, le mouvement impressionniste a mis du temps à rencontrer le succès. Claude Monet, malgré de graves difficultés financières et l'échec des deux premières expositions consacrées à ce style pictural nouveau, décida en avril 1877 de présenter 8 toiles de sa série de "La gare Saint-Lazare" lors de la troisième exposition impressionniste. Cette fois, le succès est au rendez-vous. Émile Zola admira les tableaux et s'en inspira douze ans plus tard lors de l'écriture de "La bête humaine".

"Cette machine, que Zola avait racontée dans la "Bête humaine", elle était le symbole de la révolution industrielle", rappelle Philippe Piguet, l'un des descendants de la seconde épouse de Claude Monet.

Monet et le progrès technique

Monet s'intéressait beaucoup à la société en mouvement dans laquelle il vivait, aux évolutions technologiques liées à la première révolution industrielle. La gare parisienne, alors la plus grande d’Europe, était un résumé de ces changements : le mélange du métal et de la vapeur des locomotives, les lumières de la ville, le règne annoncé de la machine. "Ces halles immortalisées par Monet reflètent le modernisme de la conception et le savoir-faire des ingénieurs de l'époque", explique Arnaud Bruyelle, architecte SNCF de la Gare Saint-Lazare. Le peintre resta sur place plusieurs jours et réalisa douze tableaux dans des conditions atmosphériques différentes et avec des points de vue variés. Une série novatrice qui fut notamment appréciée par un autre grand peintre de la vie moderne, Gustave Caillebotte. 

La première série

Avec "La gare Saint-Lazare", Monet s'essaya également à un genre qui fera ensuite sa renommée internationale, la série. C'est en effet la première fois qu'il travaille sur un même sujet à différentes périodes de la journée. Un concept qui lui inspira quelques-uns de ses plus grands chefs-d'œuvre, comme "Les Nymphéas", "Les Meules", ou encore "Les cathédrales de Rouen". 
 "La Gare Saint-Lazare", Claude Monet (1840-1926) - 1877 - huile sur toile, 1877, Paris, musee d'Orsay
 (AGLILEO COLLECTION / AURIMAGES / AGLILEO / AURIMAGES)

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