"De la caricature à l'affiche" : histoire des idées dessinées de 1850 à 1918
Le Palais Lumière d’Evian propose de faire découvrir l'apport des caricaturistes à l’histoire de l’affiche entre 1850 et 1918.
"De la caricature a l'affiche" retrace de manière chronologique les impacts de l’affiche dans la société. Soixante illustrateurs sont présentés à travers 300 oeuvres. Une exposition très riche, qui s'installe sur les bords du Léman jusqu'au 8 janvier prochain.
Reportage : I. Colbrant / G. Ragris / V. Muamba
La publicité vecteur d'idées nouvelles
C'est surtout à partir de 1881 que la caricature se libère. La loi sur la liberté de la presse lui offre un espace d'expression quotidien par le biais de la publicité.A l'époque, les journaux illustrés comme "La Lune", "L’Éclipse", "Le Grelot" ou encore "Le Charivari", utilisent déjà le talent des dessinateurs qui font leur succès.
Les annonceurs repèrent leur trait acerbe, leur maîtrise de la parodie, leur art de l’ellipse, qui rejoignent les premières théories publicitaires.
"Les caricatures et les affiches ont en commun de viser une cible et d'avoir pour but l'efficacité et la synthèse graphique. Ils mettent au service de l'affiche leur art et leur technique", explique Hélène Vanderf, médiatrice culturelle au Palais Lumière.
Certaines figures font désormais partie de notre mémoire collective comme "Bibendum", le célèbre bonhomme Michelin.
La caricature renouvelle l'affiche
Au début du XXe de célèbres affichistes comme Toulouse-Lautrec, Mucha ou encore Cheret, laissent des traces indélébiles sur les murs de Paris et dans la mémoire des français. La relève de tels talents n'était pas assurée. Mais le besoin d'exprimer des idées par les crayons persiste. Des dessinateurs prennent le relais et renouvellent le genre en profondeur.De Jossot à Sem en passant par Buffa ou Cappiello tous ces talents ont permis à l'art de parodier la réalité, de critiquer la société et d'exister pleinement.
La caricature transforme alors les "unes" des journaux en véritables affiches. Ces illustrateurs ont apporté à l'histoire de l'affiche un nouveau souffle par le mouvement et la couleur.
L'important c'est la tâche et l'arabesque
Leonetto Cappiello - Affichiste 1875-1942La caricature n'est pas morte, vive la caricature
Tout au long de leur carrière, Cabu et Wolinski ont porté à travers leurs dessins cette liberté, cette audace, cette vocation de poil à gratter.
Comme un pont entre passé et présent, l'exposition consacre un mur aux talents de notre temps avec un hommage à Charlie Hebdo.
"Quand on regarde les oeuvres de Jossot et celles de Charb, Cabu ou Wolinski on découvre beaucoup de points communs", souligne encore Hélène Vanderf.
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