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Découverte d'un rare tableau de Salaí, proche collaborateur de Léonard de Vinci

Une "Madeleine pénitente" en vente chez Artcurial vient d'être authentifiée comme un tableau de Salaí, un proche de Léonard de Vinci. À ce jour, très peu d'oeuvres lui ont été attribuées avec certitude.

Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 3min
Gian Giacomo CAPROTTI dit SALAÌ, "La Madeleine pénitente" (détail), vers 1515-1520 Panneau de bois tendre  Estimation : 100 000 - 150 000 € (ARTCURIAL)

Une Madeleine pénitente de Salaí, plus proche collaborateur de Léonard de Vinci, a été découverte récemment. Estimé entre 100 000 et 150 000 euros, le tableau sera mis aux enchères le 18 novembre par la maison de ventes Artcurial, a indiqué lundi 2 novembre l'expert des maîtres anciens Eric Turquin. On ne connaît que quatre ou cinq tableaux authentifiés comme étant de la main de Salaí, dont Le Christ rédempteur, conservé à la Pinacothèque Ambrosienne de Milan, les autres étant en mains privées.

Gian Giacomo Caprotti, dit Salaì (1480-1524), a été le plus proche compagnon de Léonard De Vinci, son élève, garçon d'atelier, modèle, trésorier, agent, amant. Le maître de la Renaissance lui aurait donné le surnom de "Salai" -synonyme de "petit diable"- en raison de ses bêtises, petits vols, mensonges et le surnommait "voleur, menteur, têtu et glouton" ("ladro, bugiardo, ostinato, ghiotto"). C'est justement le jour de la Madeleine, le 22 juillet 1490, qu'il était entré à l'âge de dix ans dans son atelier, où il resta 25 ans.

Gian Giacomo CAPROTTI dit SALAÌ, "La Madeleine pénitente", vers 1515-1520 Panneau de bois tendre  Estimation : 100 000 - 150 000 € (ARTCURIAL)

Un tableau qui sort de la nuit

"Ce tableau sort véritablement de la nuit. Son propriétaire, qui l'avait acheté pour une somme modeste, nous l'a confié pour la vente. Il nous est arrivé sans attribution. C'est Cristina Geddo (experte reconnue de la période du XVe siècle lombard), qui, venue de Milan, nous a révélé que c'était de Salai", a expliqué à l'AFP Eric Turquin. De 65 cm sur 50 cm, le tableau est en bon état mais demande à être nettoyé, le vernis qui le recouvre partiellement étant sale et oxydé.

Marie-Madeleine y est représentée sur fond noir, le regard levé en extase, les bras croisés. Le corps nu, longiligne, est partiellement couvert par une chevelure abondante de couleur brun-doré : une caractéristique que l'on retrouve dans le Christ de Milan.

Les mains et le visage caractéristique du style léonardesque

Le caractère est ambigu, entre sacré et profane. Les lèvres sont pulpeuses et sensuelles. On reconnaît particulièrement le style léonardesque emprunté par Salaì dans le traitement des mains et du visage."On a retrouvé des empreintes digitales : le peintre a écrasé son pouce sur la peinture fraîche, ce qui est caractéristique de la technique de Léonard et de Salaí", a expliqué Eric Turquin. L'oeuvre montre "une connaissance parfaite du sfumato (flou) léonardesque", ajoute l'expert. Et une autre caractéristique "est un trait blanc marquant la paupière inférieure, donnant une sorte de dureté qui souligne l'oeil", relève-t-il.

Pendant plus de 25 ans auprès de Léonard, "Salaí a pu assimiler la fine technique du maître, en se positionnant comme l'un des plus influents divulgateurs des modèles léonardesques à travers la production de copies et variantes des chefs-d'oeuvre de Leonard. Mais il est aussi l'auteur d'oeuvres originales qui témoignent de la leçon du maître interprétée avec une certaine autonomie", souligne Eric Turquin.

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