Entre fantasmes et fascination, l'Algérie immortalisée par les peintres du XIXe à découvrir au Musée d'Art de Toulon
Objet de fascination, l'Algérie a su séduire les peintres occidentaux du XIXe siècle. Une exposition retrace jusqu'au 9 octobre au Musée d'Art de Toulon, les représentations de ce pays par les peintres de 1830 à 1930.
Couleurs chatoyantes, déambulations festives à dos de dromadaire, scènes de la vie quotidienne... Au musée d’Art de Toulon, l’Algérie d’antan se dévoile. Une exposition explore la fascination des peintres pour ce pays à la culture riche, de 1830 à 1930.
“L’artiste Antoine Joinville, faisait partie de la première expédition militaire. Lorsqu'il arrive à Alger, il découvre son architecture. À la fois grâce aux mosquées, à la vieille ville et ses maisons blanches avec des petites ouvertures pour conserver la fraîcheur à l’intérieur”, explique Brigitte Gaillard, conservatrice des musées de Toulon.
À cette époque, les peintres, auteurs ou musiciens occidentaux se passionnent pour l’Algérie, la Turquie ou encore le Maroc. Pays qu’ils considèrent comme exotiques, leurs œuvres s’inscrivent dans un nouveau mouvement artistique : l’orientalisme. Mais les tableaux décrivent une vision parfois fantasmée de cette culture, comme la représentation sexualisée de la femme “orientale”, mystérieuse et richement vêtue.
Les immenses déserts sont aussi une source d’inspiration pour les artistes. Avec leurs pinceaux, ils immortalisent les longues caravanes traversant les vastes étendues arides. Un dépaysement qui ne laisse pas indifférent le public de l’exposition. “C’est éclatant de couleurs, c’est une époque où j’aurais aimé y vivre”, confesse un visiteur. “Mon ex-mari a travaillé beaucoup avec l’Algérie, ça m’évoque des souvenirs personnels”, ajoute une visiteuse.
École d'Alger
Au fil des galeries, les peintures se font plus réalistes, le travail de lumière gagne en finesse. L’influence de l’École d’Alger, un établissement “orientaliste” dédié au perfectionnement de la peinture ouvert en 1907. “Les artistes locaux vont apprendre les techniques modernes telles qu’elles existaient à Paris chez les grands artistes de cette époque”, ajoute la conservatrice des musées de Toulon. Les peintures Léon Carré, Armand Assus et Édouard Herzig en seront membres au cours de leur vie. Mais le courant artistique finira par s'essouffler au XXe siècle, remplacé par d'autres styles plus en vogue, à l’image de la vague impressionniste.
"L'Algérie des peintres 1830-1930", Musée d'Art de Toulon, jusqu'au 9 octobre, entrée libre
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