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Etangs de Corot à Ville-d'Avray : des travaux au cœur d'une polémique entre sécurité et sauvegarde du patrimoine

Situés à Ville-d'Avray (Hauts-de-Seine), ces étangs ont été une source d'inspiration quasi inépuisable du peintre Jean-Baptiste Camille Corot. Ils sont au cœur d'une polémique soulevée par des travaux de sécurisation qui, selon leurs détracteurs, "défigurent" le site.

Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Etang à Ville-d'Avray.  (ANTOINE LORGNIER / ONLY FRANCE)

Ils ont été immortalisés par le peintre qui leur a légué son nom : les étangs de Corot sont au coeur d'une polémique soulevée par des travaux de sécurisation qui, selon leurs détracteurs, "défigurent" ce site pittoresque des Hauts-de-Seine. Situés à Ville-d'Avray, ces étangs ont été créés au XVIIe siècle afin d'alimenter les bassins du domaine national de Saint-Cloud et ont été une source d'inspiration quasi inépuisable de Jean-Baptiste Camille Corot.

Au fil des ans, notamment après la tempête de 1999 et plus récemment en 2016, les digues ont toutefois laissé transparaître certaines fragilités, poussant les autorités à commander une étude de risques en 2017 qui a conclu à la nécessité de mener des travaux. A défaut, souligne-t-on à la préfecture des Hauts-de-Seine, pas moins de 33 000 personnes pourraient être directement menacées en cas de rupture totale des barrages. "On ne veut pas être anxiogène, le but n'est pas de faire peur aux gens mais il faut quand même rappeler les faits", dit-on.

Jean-Baptiste-Camille Corot (1796-1875)"Ville-d'Avray"c. 1865, huile sur toile. National Gallery of Art.  (ARTOKOLORO / QUINT LOX / ARTOKOLORO QUINT LOX)

"Notre château de Versailles"

Ce "rappel des faits" survient après plusieurs mois de polémique autour de ces travaux de consolidation, entamés en septembre 2019 et qui doivent s'achever en octobre 2021. Lancée en juin, une pétition, qui s'émeut notamment de l'abattage prévu de tilleuls centenaires pour ériger un déversoir, a ainsi recueilli 3 700 signatures. Les opposants à ce projet, dont le budget a été chiffré à 12 millions d'euros, ont également reçu cet été le soutien de Stéphane Bern, le "monsieur Patrimoine" d'Emmanuel Macron. 

Que vous alliez à New York, à Londres ou à Saint-Petersbourg, vous retrouvez les tableaux de Corot avec ces arbres qu'ils vont abattre et ça c'est monstrueux.

Hélène Seychal, conseillère municipale d'opposition à Ville-d'Avray

"On ne remet pas en cause le renforcement des digues, ce qu'on remet en cause, c'est la construction d'un déversoir", explique Hélène Seychal, la conseillère municipale d'opposition de Ville-d'Avray à l'origine de la pétition. "Il est prévu d'abattre 14 tilleuls, il y aura définitivement un trou, c'est une catastrophe écologique et culturelle", détaille-t-elle. "Le paysage qui est celui des étangs est définitivement défiguré alors que c'est notre château de Versailles à nous", ajoute la représentante locale du Groupe national de surveillance des arbres.

"Diminuer considérablement le risque" 

Deux "mises en demeure", une adressée au président du Centre des monuments nationaux, l'autre à la maire de la ville, viennent d'être faites par le groupe d'opposition municipale de Ville-d'Avray pour demander l'arrêt des travaux et de nouvelles études. A la préfecture, on rappelle le "nombre important d'échanges" au cours des trois dernières années et on défend "le scénario retenu qui permet de diminuer considérablement le risque".

"Les étangs de Corot c'est un symbole fort, un patrimoine connu auquel les gens sont attachés donc forcément cela suscite des passions", souligne l'entourage du préfet en affichant sa détermination. "Mais la gestion de ce type de risque est une responsabilité de l'Etat et nous devons l'assumer pleinement. Il n'est donc en aucun cas question d'arrêter les travaux".

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