Exposition de Käthe Kollwitz, artiste féministe dans l'Allemagne nazie
Reportage S. Coutoux, F. Carretier, S. Huc
La vie tout comme l'oeuvre de Käthe Kollwitz méritent une petite incursion dans le passé. Cette artiste qui pensait que l'art devait représenter les conditions sociales a beaucoup travaillé sur les thèmes de la pauvreté, de la souffrance et de la mort.
Ce sont ses travaux sur "Une Révolte des tisserands" qui l'ont fait connaître au public en 1898. Elle se définit elle-même très vite comme socialiste, et travaille principalement sur les problèmes du prolétariat (ses premiers travaux sont tirés de romans naturalistes, notamment le "Germinal" de Zola). Elle s'opposera ouvertement à la guerre, dans laquelle elle a perdu un fils, par une lettre ouverte en 1918 ou encore avec une affiche "Plus jamais de guerre" en 1924, qui restera célèbre.
Dès 1933 et l'arrivée d'Hitler au pouvoir, sa vie comme son oeuvre sont menacés. Elle est officieusement interdite d'exposer en 1935 et fait face à des menaces de déportation par la Gestapo.
Käthe Kollwitz est aussi une féministe avant l'heure : elle travailla beaucoup sur les rapports homme/femme dans la littérature et le dessin. Cofondatrice de l'association "l'art au féminin", elle fut aussi la première femme à être admise comme membre de l'Académie des Beaux-Arts de Prusse - et à y enseigner, en 1919. Tout un parcours bien singulier qui invite à aller admirer ses oeuvres, dont l'exposition du Musée Georges de la Tour sera certainement prolongée grâce à son vif succès.
L'exposition Käthe Kollwitz : la vérité des sens, est la seconde consacrée à l'artiste en France. Elle est visible au Musée Georges de la Tour de Vic-sur-Seille, du 10 juin au 2 septembre 2012.
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