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Gauguin : sa rencontre artistique avec la Polynésie au musée du quai Branly

L’Art polynésien est en vedette au musée du quai Branly. L’exposition "Mata Hoata" célèbre également les artistes qui, comme Gauguin, se sont pris de passion pour les îles Marquises.
Article rédigé par Véronique Dalmaz
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Paul Gauguin (1848-1903)
 (Capture d'image France3/Culturebox)

Paul Gauguin n’a vécu que deux ans dans les Iles Marquises, les deux dernières années de sa vie. Et ce n’est pas sa période la plus productive. Mais il a peint des tableaux qui restent à jamais encrés dans notre mémoire collective. Des paysages, des portraits qui ont fait connaître les Marquises dans le monde entier.  

Reportage France 2 : N.Lemarignier /  A.Jacquet / M.Laporte

Tahiti, avant les Marquises

Avant de rejoindre les Iles Marquises, Paul Gauguin a vécu près de dix ans à Tahiti (1891-1901). Ruiné, il vient en Polynésie pour fuir la civilisation occidentale. Influencé par l’environnement tropical et la culture polynésienne, son oeuvre gagne en force. Il réalise des sculptures sur bois et peint ses plus beaux tableaux, notamment son œuvre majeure "D'où venons-nous ? Que sommes-nous ? Où allons-nous ?", qu'il considère lui-même comme son testament pictural.

 À Tahiti, il fait la connaissance de Teha'amana. Celle-ci, âgée de treize ans, devient son modèle et sa compagne. Très inspiré, il peint soixante-dix toiles en quelques mois. Mais après quelques années de bonheur, des soucis administratifs et plus personnels (la mort de sa fille Aline en 1897) le minent. Il a également des problèmes de santé : une blessure à la jambe qui ne guérit pas depuis 1894, une crise de syphilis, si bien qu'il déprime et tente de se suicider. Il décide alors de partir pour les Marquises afin de retrouver l'inspiration.

"Et l'or de leur corps", Paul Gauguin, huile sur toile, 1901
 (RMN Grand Palais, Musée d'Orsay, Hervé Lewandowski )

Les Marquises, sa dernière demeure  

En 1901, le voici donc à Atuona (sur l'île de Hiva Oa), dans les îles Marquises, à 1400 km de Tahiti. Il achète un terrain et y fait construire une maison. Pour la première fois, depuis son arrivée en Polynésie, il s’intéresse au sort des indigènes et les défend contre les abus des autorités. Ce qui lui vaut des problèmes avec la gendarmerie.

Bien que malade, il réussit à écrire, dessiner, sculpter et peindre. Ses toiles marquisiennes s’inspirent moins des arts traditionnels polynésiens que ses œuvres tahitiennes. "Contes barbares" est l'un des chef-d'oeuvre de cette époque. C'est l'un des tableaux les plus mystérieux que Gaugin ait peint. On y voit deux femmes assises au premier plan, un monstre se tient derrière elles.

Quelques infos supplémentaires sur "Contes Barbares" par la Fondation Beyeler 
Affaibli, fatigué de lutter, Gauguin meurt le 8 mai 1903. Il est enterré dans le cimetière d'Atuona. La tombe de Jacques Brel côtoie la sienne.

Mauvaise réputation

Après sa mort, sa maison est détruite. Elle sera reconstruite à l’identique en 2003. Paul Gauguin n’avait, à l’époque, pas bonne réputation, même s’il a défendu à la fin de sa vie les polynésiens. On lui reproche notamment son intérêt pour les jeunes vahinés. Il vivra avec trois polynésiennes qui lui donneront un fils et une fille. Mais comme le fait remarquer Le Parisien dans son article "Aux Marquises sur les traces de Gauguin" : "Gauguin n'a pas été un saint, mais a fait comme certains à une époque où les filles étaient mariées à 13 ou 14 ans. Les trois Polynésiennes avec qui il a vécu à Tahiti et aux Marquises ont raconté qu'il ne les battait pas, au moins. Ce qui, paraît-il, constituait une exception".

A lire :
 « Gauguin aux Marquises : l’Homme qui rêvait d’une île », de Laure Dominique Agniel, 2016, Ed. Tallandier, 220 p., 18,90 €. 

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