"Il faut faire un travail d'abandon" : en Normandie, le peintre Michel Larivière tire sa révérence et brade des centaines d'œuvres
C'est l'une des grandes figures de la peinture dans le Cotentin, Michel Larivière a finalement décidé de ranger ses pinceaux. Installé à Cherbourg-en-Cotentin (Manche), l'artiste-peintre va stopper son activité et ne plus produire pour des expositions. Pour autant, ce véritable passionné, ne va pas s'arrêter de peindre pour son plaisir.
Peinture florale ou aquarelle de paysages marins, dans ses créations, Michel Larivière se laisse guider par le hasard. Il ne pense pas en amont ce qu'il veut peindre, mais laisse son inconscient et des gestes spontanés le diriger. "J'utilise des techniques qui vont exciter mon imaginaire. C'est-à-dire que peu à peu, des choses que je n'ai pas voulues s'installent, elles arrivent comme ça", évoque le peintre.
À 82 ans, l'artiste n'est plus aussi productif que par le passé, mais le plaisir est toujours présent. "C'est un bonheur de peindre, ce à quoi je suis attentif, c'est de ne pas trop augmenter mon capital de peinture parce que je cherche à le diminuer", s'amuse l'artiste. En effet, son capital de peinture, c'est plus de 600 œuvres, des invendus accumulés depuis près de 50 ans et stockés dans son atelier.
Des centaines d'œuvres bradées
Le Cotentin et ses habitants ont souvent été la source d'inspiration de ce peintre autodidacte, à l'image de portraits de Cherbourgeois anonymes, une œuvre éphémère réalisée en 1994. "J'ai fait ça en un mois et quatre jours sur le mur de la prison. J'ai peint 1 944 portraits parce que c'était l'anniversaire de 1944, le 50e anniversaire du débarquement", explique Michel Larivière.
"Il faut lâcher prise. (...) Il faut faire un travail d'abandon"
Michel Larivière, artiste-peintre
Aujourd'hui, l'artiste-peintre dresse le bilan et choisit de se débarrasser de toutes ces œuvres. "Il faut lâcher prise, notre problème dans notre société, c'est que justement, on est dans une recherche permanente d'un nouveau plaisir avec un nouvel objet, et d'accumulation. Donc là, il faut faire le contraire, il faut faire un travail d'abandon", indique Michel Larivière.
Ses toiles vont donc être bradées à un tiers de leur valeur. Une tombola sera également organisée courant janvier.
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